Accusations de « corruption d'agents étrangers », d'évasion fiscale, de blanchiment d’argent, de stylisme tapageur et de chansons pop mièvres, la barque dans laquelle navigue la dénommée Gulnara Karimova était déjà chargée. Il semble pourtant qu’il y ait encore un peu de place : la fille aînée du président ouzbek, Islam Karimov, est désormais soupçonnée d’avoir « confisqué » quantité d’oeuvres d’art et de bijoux anciens au musée national de Tachkent. Ses larcins auraient servi à décorer sa luxueuse demeure de Cologny, non loin des rives du lac Léman. À l’origine de ces révélations, le groupe Uzdem Fund Suisse, des opposants au régime de Karimov exilés en pays helvète. Après s’être introduits dans la villa, ces derniers s’en sont donnés à coeur joie en diffusant les photos de son intérieur sur les réseaux sociaux et dans la presse. Gulnara Karimova y résidait encore jusqu’à l’été dernier, alors qu’elle était ambassadrice de son pays auprès de l'ONU à Genève.
« Était » donc, car pour ce qui est des ors de la république et autres apparats, il convient désormais d’utiliser le passé. La dame est en disgrâce. Cette farouche prétendante à la succession du paternel subit revers sur revers depuis quelques mois. Un règlement de compte au plus haut sommet de l’Etat et dans les règles de l’art, à en croire nombre d’observateurs. Les scandales à répétitions effritent ainsi inexorablement l’empire et le destin national que Gulnara Karimova, 41 ans, s’était, sans relâche ni trop d’égards pour autrui, façonnée. Au centre notamment d’une enquête menée par la justice française sur une affaire de blanchiment, celle qu’un câble diplomatique américain diffusé en 2010 par WikiLeaks qualifiait de « baronne du vol » et de personnalité « la plus haïe d'Ouzbékistan » serait de retour au pays, en résidence surveillée entre les mains des services ouzbeks, selon les informations du journal suisse Le Matin Dimanche. Le désaveu est brutal. Retour donc en images sur la gloire – passée ? – de Gulnara Karimova. Pour le moins truculent.
Googoosha, tel est son nom de scène. De la pop sirupeuse, mâtinée parfois de sons électros, mais également des featurings étonnants…
Femme d’affaires avisée, et c’est un euphémisme, Gulnara Karimova est également styliste de mode, propriétaire de marques de parfums et de bijoux.
Au temps de sa splendeur, une interview donnée au site Forbes Custom en tant que « business woman », diplomate et philanthrope. Le fait est, au regard de ses questions, le journaliste était sous le charme….
L’intérieur de Gulnura Karimova « dévoilé » par Uzdem Fund Suisse sur les réseaux sociaux, dont ses voitures de luxe...
@takhirmirzaev katorij emu? pic.twitter.com/S6BLR9Rsz2
— SeferBekcan (@SeferBekcan) 2 Janvier 2014
Vincent Berthe
Lara Fabian annule son concert en Ouzbékistan
Depardieu va jouer dans une série écrite par la fille du dictateur Islam Karimov
La veuve de Kadhafi, Safia Farkech, réclame le corps du dictateur