Un nourrisson de 10 jours est mort le 21 décembre dernier, à Corbeil-Essonnes (Essonne), après avoir reçu une dose d'Uvestérol D comme l'a confirmé lundi 2 janvier au soir, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) : "Un nouveau-né de 10 jours est décédé par arrêt cardio-respiratoire, à son domicile. Ce nouveau-né avait reçu une dose d'Uvestérol D indiquée dans la prévention et le traitement de la carence en vitamine D chez le nouveau-né, le nourrisson et l'enfant jusqu'à 5 ans. L'ANSM est en lien étroit avec les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) concernés depuis le 22 décembre. Des investigations sont en cours pour déterminer les causes exactes du décès et savoir s'il est susceptible d'être imputé à l'Uvestérol D. Depuis 1990, date de la mise sur le marché de l'Uvestérol D, aucun décès n'a été imputé à l'administration de ce produit".
Le bébé, sans aucun antécédent, s'est en effet mis brusquement à suffoquer après la prise d'une dose d'Uvestérol D et est décédé d'un arrêt cardiaque au domicile de la famille avant d'être transporté au centre hospitalier sud francilien comme le rapporte Le Figaro.
L'Uvestérol D est un complément alimentaire fréquemment prescrit aux jeunes parents pour éviter les carences en vitamines D chez le jeune enfant susceptibles de nuire à sa croissance et à la consolidation de ses os. "On a pris l'habitude, de façon assez routinière, de donner de la vitamine D aux enfants puisque la vitamine D est indispensable à la croissance des os et à leur consolidation. Donc, pour avoir un bon squelette, de bons os, on a besoin de vitamine D, d'où cette supplémentation", explique Paul Benkimoun, journaliste et médecin, lors d'un Facebook live sur le site du Monde.
Alors, la vitamine D est-elle dangereuse ? Le médecin souligne d'abord que ce n'est pas la vitamine D qui est pointée du doigt, mais le produit spécifique (Uvestérol D) et sa façon d'être administrée puisqu'on le délivre à l'aide d'une pipette dans la bouche du bébé. Pour le reste, l'ANSM déclare attendre les résultats de l'autopsie qui, au besoin, permettront la mise en place des mesures qui s'avéreraient nécessaires. Toutefois, en attendant de savoir ce qu'il en est, sachez qu'il existe d'autres marques de vitamines D pour enfants.
Si ce premier décès potentiellement incombé au médicament Uvestérol est une première, ce n'est pourtant pas la première fois que le produit est mis sur le banc des accusés. En 2006 notamment, de nombreux malaises apparemment associés à ce médicament ont été signalés. Mais l'ANMS avait conclu à "un risque très rare mais potentiellement grave de malaise vagal – d'origine neurologique, pouvant entraîner un ralentissement du rythme cardiaque, une baisse de tension et une perte de connaissance –, alors que les nouveau-nés ou nourrissons" comme le relaye le site du Monde. L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament avait par ailleurs rappelé aux professionnels de santé de bien respecter les protocoles d'administration, ce qui avait conduit le fabricant a changé sa pipette pour ralentir l'administration.
Mise à jour du 4 janvier : Suite à la mort du nourrisson, la ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé qu'une procédure de suspension de la commercialisation de l'Uvestérol D avait été engagée ce mercredi 4 janvier 2017. Marisol Touraine a ajouté : "Je souhaite rassurer les parents qui ont donné de la vitamine D, sous quelque forme que ce soit, à leurs enfants : ils ne courent aucun danger. Seul l'Uvestérol D est concerné par cette procédure, pas les autres spécialités à base de vitamine D."