C'est une réponse médiatique qui ressemble comme deux gouttes d'eau à un règlement de comptes. Sur Instagram, Lana Del Rey (à qui l'on doit par ailleurs l'un des meilleurs albums de l'an passé) s'est fendue d'un message plutôt incisif à l'adresse de ses détracteurs et (surtout) détractrices. Et ce en évoquant notamment l'un des points polémiques que presse et audience peuvent lui reprocher : romantiser les relations toxiques.
Il est vrai que l'univers toujours spleenétique de Lana Del Rey peut désarçonner quant aux thématiques qui y sont abordées. Mais l'artiste s'en défend. "Puis-je me remettre à chanter sans être crucifiée ou que l'on dise que je valorise les maltraitances ?", fustige-t-elle sur ses réseaux sociaux. Bémol : pour fermer quelques clapets, l'interprète de Born to die n'a pas hésité à name-dropper certaines consoeurs, et pas des moindres.
Ariana Grande, Cardi B, Nicki Minaj, Beyoncé... Toutes, à en croire Lana Del Rey, seraient simplement devenues "numéro 1" dans le monde de la pop en consacrant leurs hits "au fait d'être sexy, de ne pas porter de vêtements, de baiser, de tromper". On a déjà connu technique de défense plus sororale, non ?
"Soyons clair, je ne suis pas 'pas' féministe", avoue-t-elle pourtant sans détour. Avant de développer : "il doit y avoir une place dans le féminisme pour les femmes qui me ressemblent, disent non même si les hommes entendent oui". De ces propos pas toujours très clairs, l'on retiendra une réflexion personnelle. Lana Del Rey explique que la voix de certaines artistes féminines (et pas forcément féministes), et de femmes tout court, est comme tue par celles "des hommes qui détestent les femmes" mais aussi... "celles des femmes plus fortes".
L'on comprend surtout que Lana Del Rey ne se reconnaît pas vraiment - c'est le moins que l'on puisse dire - dans les paroles, performances ou combats des reines de l'industrie musicale, de celles qui incarnent bien des valeurs "pop-féministes". Néanmoins, l'artiste conteste avec vigueur ce qu'on lui reproche. Et assure chanter "les réalités de relations émotionnellement abusives", malheureusement si prégnantes au sein de notre société. Ce qui n'est pas forcément synonyme de "romantisation" du phénomène de l'emprise...
D'aucun·e·s diront cependant qu'il y a mieux à faire pour remettre sur les points sur les "i" que de fustiger le travail des autres chanteuses à succès, surtout si c'est pour les accuser de parler de sexe ou de leur corps ouvertement. Et cela n'a pas échappé aux nombreux et nombreuses internautes venus épingler ces propos.
Dans les commentaires du post, les accusations de racisme s'alignent ("cela rappelle les Blancs qui prétendent que leur place dans une école a été 'prise' par une personne de couleur 'indigne'", tacle une voix anonyme) tout comme les accusations d'anti-féminisme qui s'ignore : "Nous ne disons pas que toutes les femmes doivent être 'fortes et agressives' et vivre comme 'individus radicaux'. Le féminisme est pour TOUTES les femmes. Les féministes soutiennent toutes les identités de genre et luttent pour l'égalité des droits entre lesdites identités", explique à raison une autre internaute - dont la mini-tribune a été abondamment likée.
Des mots pleins de bon sens décochés entre deux "what the fuck Lana?!".