Il y en a qui disent que c’était mieux avant, d’autres que les mentalités sont plus modernes aujourd'hui mais en fait dans le monde de la publicité, y a-t-il vraiment eu un bouleversement des clichés ? Une avancée de l’image souvent (très) dégradée de la femme ?
A l’occasion de la sortie du livre « Les pubs que vous ne verrez plus jamais » d’Annie Pastor et Hervé Desinge, les défenseurs des femmes se sont réjouis des avancées évidentes en matière de sexisme dans les publicités. Terminé le monde de Mad Men où les femmes ne quittaient pas la cuisine ou rêvaient d’un aspirateur pour Noël, jamais dans le monde d’aujourd’hui on ne véhiculerait de tels clichés. Pourtant, entre les soubrettes – minirobes, maxi décolletés et talons vertigineux – utilisées pour vendre de l’essence en Roumanie et la strip-teaseuse de la pub polonaise Seat qui compte vendre des voitures en se trémoussant lascivement sur le capot d’un des modèles, difficile de ne pas emboîter le pas aux féministes qui dénoncent ce sexisme omniprésent.
En rédigeant l’ouvrage « Contre les publicités sexistes » ? Sophie Pietrucci, Chris Ventiane et Aude Vincent souhaitaient alerter l’opinion sur le publisexisme, soit le sexisme dans la publicité. Un travers qui, selon elles, a véritablement évolué depuis les années 1950-1960, mais qui est toujours très présent et se manifeste de façon de plus en plus insidieuse. Pour ne pas faire de la pub supplémentaire aux publicités qu'elles dénoncent, aucun visuel, les réclames incriminées sont seulement décrites et puis comme elles l’affirment : « Tout le monde les connaît ces pubs-là, elles tournent en boucle et du coup, on ne se pose même pas la question de la réelle signification, ni des stéréotypes utilisés. »
Membres du collectif contre le publisexisme qui existe depuis 2001, les trois auteures, en plus de leurs actions citoyennes, dénoncent les principaux clichés qui ont toujours cours dans les campagnes publicitaires aujourd’hui : stéréotypes de la beauté, femmes soumises à l’homme, misogynie humoristique… Sans s’ériger en universitaires de la question, elles reviennent également sur les effets de ces stéréotypes et donnent quelques pistes pour combattre le publisexisme. Alors finalement le publisexisme c’était mieux avant ?
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