Les femmes de militaires se battent pour toucher la solde de leur mari

« Un paquet de Gauloises en colère » : elles se sont elles-mêmes baptisées de la sorte sur le réseau social Facebook où elles manifestent leur mécontentement depuis une semaine face aux dysfonctionnements du logiciel de paie Louvois (Logiciel unique à vocation interarmées de la solde). Elles, ce sont les femmes de militaires français. Leur méthode ? Des photos d’elles, le corps tagué de messages revendicatifs pour qu’enfin soit réglé le problème du paiement des soldes. En effet, depuis quasiment un an et l’entrée en service de ce nouveau logiciel, les erreurs sont légion et handicapent fortement leur quotidien. À l’instar des épouses de soldats américains, elles ont trouvé un nouveau lieu d’expression pour alerter médias et politiques sur leur situation.

Alors que leur mari se trouve en mission à l’étranger, elles doivent faire face aux dépenses du ménage même si elles ne reçoivent qu’une partie de la solde. Angélique a témoigné mi-octobre pour France 24 de sa situation et de celle d’entre 1 000 et 2 000 familles de soldats : « Je ne veux pas me taire. Il aurait dû toucher 4 400 euros net pour ces deux mois. Il ne recevra pas un centime. On a commencé à recevoir des soldes aux montants complètement aléatoires, des trop-perçus, des sommes dérisoires. C’est complètement dingue ! Depuis, entre le 25 et le 27 de chaque mois, j’ai une boule au ventre, je ne sais pas si l’argent va arriver ».

Les militaires ne mesurent pas toujours la situation de leur femme restée au pays. Quand le scandale des soldes non réglées se déclenche en octobre 2011, ce sont déjà les femmes qui mènent la fronde. À Noël, les problèmes sont réglés le temps des fêtes de fin d’année mais depuis, les dysfonctionnements ont repris. Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense estime que 129 000 cas sur les 130 000 ont déjà été réglés et espère que « ce soit fini à Noël ». En attendant, pas question de renoncer. Le « paquet de Gauloises en colère » poste sans relâche des photos sur le mur du groupe Facebook avec l’espoir que l’État paye enfin ce qu’il leur doit.

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