Alors qu’il s’apprête à publier son rapport annuel sur l’évolution de la pauvreté en France, Le Secours Catholique en profite pour tirer la sonnette d’alarme. En cause, l’enracinement de la précarité et la féminisation de la pauvreté. Dans son document intitulé « Regard sur 10 ans de pauvreté », l’organisation non gouvernementale, constate non seulement que la pauvreté se transmet entre générations, mais aussi qu’elle touche de plus en plus les femmes.
« On constate un durcissement et un ancrage de la pauvreté. Il n'est pas rare que les personnes fréquentent nos structures pendant 3, 4 ou 5 ans », déplore ainsi Bernard Schricke, directeur Actions et Plaidoyer France Europe. Et d’ajouter : « On envoie parfois en vacances des enfants dont les parents eux-mêmes sont partis en vacances grâce au Secours Catholique. La pauvreté s'est transmise d'une génération à l'autre. » Quant aux femmes, elles représenteraient aujourd’hui 57% des personnes soutenues par le Secours Catholique, alors qu’elles n’étaient que 50% en 2001. Par ailleurs, une majorité des familles rencontrées sont monoparentales (58%).
L’organisme caritatif constate par ailleurs que le travail, de plus en plus précaire, ne protège plus de la grande pauvreté. Ainsi, dans ses 2 370 lieux d'accueil, il est confronté à une population ayant de plus en plus de difficultés à décrocher un emploi durable. En outre, parce que leur unique source de revenus est les minima sociaux, 80% des bénéficiaires sont contraints d’avoir recours à l'aide alimentaire et aux boutiques de vêtements solidaires. Dans ce contexte, Bernard Schricke, plaide donc pour « renforcer les minima sociaux » et « baisser les charges contraintes », que constituent notamment le loyer, l’énergie ou le coût des transports, et qui sont « surreprésentées dans les dépenses des plus pauvres ».
Depuis 2001, le Secours Catholique accueille chaque année près d'un million de personnes vivant en dessous du seuil de très grande pauvreté, c'est-à-dire, avec moins de 644 euros par mois.
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