C'est une première : l'Institut National de Veille Sanitaire s'est penché sur le développement des grands prématurés (à savoir les bébés nés avant 33 semaines de grossesse). Conclusion : 40% d'entre eux souffrent de troubles du développement à l'âge de 6 ans, contre seulement 12% chez les enfants nés à terme. Des chiffres inquiétants, même si seulement 5% des grands prématurés sont scolarisés en classe spécialisée. Mais parmi les 95% restants, 18% redoublent au moins une fois. Les grands prématurés ont deux fois plus de chance d'être hyperactif ou de présenter des troubles émotionnels que les enfants nés à terme.
Aujourd'hui, 10.000 enfants, soit 1,3% des nouveaux nés, naissent chaque année en France entre le 5ème et le 7ème mois de grossesse. Leur arrivée prématurée s'explique par plusieurs raisons : le développement de la PMA (procréation médicalement assistée) qui favorise les grossesses multiples, l'activité professionnelle et le rythme de vie chargé des femmes, le recul de l'âge de la première grossesse et les progrès de la médecine favorisant la survie des prématurés.
Après leur naissance, les grands prématurés passent de nombreuses semaines sous assistance respiratoire et médicale afin de permettre d'achever la construction de leur métabolisme. S'ils restent en vie, cette grande prématurité peut avoir de lourdes séquelles sur leur développement, comme l'a bien prouvé l'étude de l'INVS.