Alors que le gouvernement Ayrault s’apprête à mettre en place des « emplois d’avenir », destinés à offrir des solutions d’insertion professionnelle aux jeunes peu qualifiés, une étude du ministère du Travail revient sur l’expérience des « emplois-jeunes » imaginés par Lionel Jospin. En 1997, 310 000 contrats « emplois-jeunes » étaient créés, avec l’objectif de servir de tremplin pour l’entrée dans les métiers du public et de l’associatif, et de réduire le chômage des jeunes.
Selon l’étude, 74% des jeunes embauchés début 1999 en « emploi-jeune » et restés au moins deux ans ont trouvé un travail au sortir de cette expérience, dont 54% en CDI. Pourtant, Philippe Askenazy, économiste au CNRS, estime que le dispositif n’a pas été très profitable aux jeunes les plus éloignés de l’emploi. Les « emplois-jeunes » ont « en réalité surtout servi aux jeunes qui avaient un projet professionnel bien défini, comme entrer dans la Fonction publique ou travailler dans l'associatif ». Anne Sonnet, analyste à l’OCDE, confirme : « Les contrats ont bénéficié à ceux qui en avaient le moins besoin, les bac+2 et plus ».
Pour remplir leurs objectifs, les nouveaux « emplois d’avenir » devront s’accompagner d’une formation « la plus large possible » pour que les jeunes puissent s’adapter à « un marché de l’emploi incertain », estime Philippe Askenazy.
Viviane Clermont
(Source : AFP)
Crédit photo : Hemera
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