Voyager en toute sécurité quand on est gay, bisexuel·lle, trans ou lesbienne. Tel est l'objectif du classement LGBTQ+ Danger Index établi par le site de voyages Asher & Lyric, mis en ligne le 12 novembre 2019. Le site a sélectionné les 150 pays les plus visités dans le monde et les a classés du plus hostile au plus safe pour les personnes LGBTQ+. Plusieurs critères ont été pris en compte, dont la légalisation du mariage pour tous, l'adoption ouverte aux couples de même sexe, la criminalisation des violences envers les personnes LGBTQ+, l'interdiction ou non des relations homosexuelles, la propagande contre l'homosexualité et les protections des LGBTQ+ dans le monde du travail.
Dans le top 3 des pays les plus sûrs pour les communautés LGBTI, c'est la Suède qui se place en tête du classement, suivie du Canada et de la Norvège. Le Portugal, la Belgique et le Royaume-Uni se hissent à la 4e, 5e et 6e place du classement tandis que la Finlande et la France occupent les 7e et 8e rangs. L'Islande, l'Espagne et Malte clôturent le top 10.
Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, les États-Unis n'apparaissent qu'à la position 24 du classement en raison des différences législatives d'un État à l'autre. "La législation fédérale des États-Unis ne prévoit aucune protection constitutionnelle des droits des LGBTQ+" expliquent les auteurs du classement. Selon eux, "il reste encore beaucoup à faire en matière de droits des LGBTQ+, en particulier pour les jeunes transgenres."
38 pays du classement des destinations les plus prisées interdisent formellement l'homosexualité, dont cinq qui la punissent par la peine de mort (Nigéria, Qatar, Yemen, Arabie Saoudite et Iran). Certaines destinations très populaires comme la Jamaïque ou les Maldives sont également déconseillées, en raison de leur hostilité envers les personnes LGBTQ.
"Les personnes cherchant des lieux sûrs envers les trans, gays, lesbiennes et bisexuel·lles devraient reconsidérer leur voyage vers certaines destinations populaires comme la Malaisie, Singapour, la Birmanie et l'Égypte mais aussi dans les Caraïbes, et notamment à Sainte-Lucie et la Barbade", précisent les auteurs du classement, relayés par The Independent.
La Chine, où la censure envers les LGBTI est particulièrement forte, est une destination elle aussi déconseillée, tout comme la Russie où de nombreux militants LGBTI ont été contraints de fuir leur pays en raison de leur orientation sexuelle.
Si le classement de Asher & Lyric est un bon indicateur de la façon dont le gouvernement de chaque pays considère l'homosexualité, celui-ci ne prend malheureusement pas en compte les violences et crimes de haines enregistrés chaque année. Le Brésil occupe ainsi à la 28e place du classement alors que 445 personnes y ont été assassinées en raison leur orientation sexuelle et 167 crimes transphobes ont été recensés au cours de l'année 2018. Des chiffres glaçants qui ont valu au Brésil la première place du classement des pays à ne pas visiter pour les personnes LGBTI, établi en 2019 par le site de voyage Gay Cities.