L’UMP accuse Libération de faire campagne pour François Hollande. Ainsi de nombreux ministres et responsables du parti présidentiel dénoncent le choix éditorial du quotidien de publier le mardi 3 janvier, en Une et en premières pages, l’adresse de François Hollande aux Français. Ils critiquent également l’édito du journal signé par Nicolas Demorand, directeur de la rédaction, jugé bienveillant à l’égard du candidat socialiste à l’élection présidentielle.
Au-delà des critiques sur le fond du texte du candidat socialiste, le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, a fustigé une « Une » qui n’a « rien à envier aux tracts que nous pourrions écrire les uns et les autres pour les distribuer aux Français ». « Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en terme de forme les moyens ont été mis », a ainsi ironisé M. Copé. Le secrétaire général de l’UMP n’est pas le seul à faire allusion à des « tracts ». Bernard Debré, député UMP de Paris, dénonce ainsi dans un billet le fait que « Libération ressemble plus à un tract qu'à un vrai journal, avec en « Une » de ce jour, la lettre de François Hollande (...). L'anti-sarkozysme de Libération est devenu une obsession. La gauche et ses ténors ne s'empêchent pas, eux, de critiquer Le Figaro et son positionnement mais, bien entendu, jamais un mot sur les journaux qui leur sont favorables ! ».
Face à ces nombreuses critiques, Nicolas Demorand a défendu sa « Une » « très particulière entièrement typographique », justifiant ce « choix assez radical » par la volonté de rendre « ses lettres de noblesse à la parole politique, au texte politique ». Il assume d’y être allé « plein pot » pour couvrir un « événement politique» et un « scoop », et assure que « tous les journaux auraient fait la même chose ». Avant d’ajouter qu’il va de soi que dans les « semaines qui vont venir, d'autres candidats auront droit à la Une de Libération » et que le « bal se poursuivra ».
L’UMP pastiche la Une de Libération
En attendant, l’UMP a répliqué immédiatement sur le web en se dépêchant lundi d’acheter le nom de domaine www.lechangementcestmaintenant.fr. En pleine page, l’internaute se retrouve face à un pastiche de la « Une » de Libération, rebaptisé pour l’occasion l’Hibernation, qui détourne l’adresse aux Français du candidat socialiste. « Le nom de domaine a été acheté dès hier soir par l'UMP, car François Hollande et ses équipes ont juste oublié de sécuriser le slogan sur Internet », se réjouit un membre de la direction de l'UMP, interrogé mardi par le site des Inrockuptibles . « Il va peut-être devoir changer de slogan ! », ironise-t-il. Sur ce site détourné, le slogan de François Hollande devient ainsi « le reniement c’est maintenant » et son discours est entièrement revisité. M. Hollande devient le candidat à l’élection présidentielle pour « redonner à la gauche l’espoir qu’elle a perdu après la débandade de DSK », porteur d’un « projet à 255 Mds d’euros » qui est « dangereux pour la France ». « Ma campagne est une improvisation permanente ; mon siège coûte tellement cher que je suis obligé de faire payer mes tracts aux lecteurs de Libé (…). Heureusement, je peux toujours compter sur Libé pour m’adresser aux bobos », peut-on encore y lire.
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