Investi le 22 octobre comme candidat officiel du parti socialiste, François Hollande passe la vitesse supérieure de sa campagne en interpellant les Français via une « adresse » publiée dans les colonnes du quotidien Libération du 3 janvier. Intitulée « Le changement, c’est maintenant », cette lettre aux futurs électeurs dresse un bilan d’ « échec » du quinquennat de Nicolas Sarkozy, jugé « incapable de trouver une issue à la crise de l’euro » et « impuissant face à la montée du chômage ». François Hollande se positionne comme le candidat de l’ « alternance » face à une droite « accrochée à son pouvoir » et porteuse d’une société de « privilèges ».
Il dénonce ainsi « les politiques injustes et stériles menées depuis dix ans, les fautes économiques et morales de ce dernier quinquennat », montrant du doigt sans ambages « la responsabilité personnelle de celui qui est au sommet de l’État depuis cinq ans », Nicolas Sarkozy. Ainsi pour le candidat socialiste, la crise n’est pas la cause de tous les maux de la France, et ce sont bel et bien le président de la République et son gouvernement qui portent une grande partie de la responsabilité. « Ces cinq années auront été la présidence de la parole et, lui, le président des privilégiés. Voilà la page que je veux tourner », souligne-t-il.
M. Hollande accuse par ailleurs la politique de M. Sarkozy d’avoir profondément affaibli le « pacte social » français. « Les Français souffrent aussi dans leur âme collective », juge-t-il. « La République leur paraît méprisée dans ses valeurs comme dans le fonctionnement de ses institutions, le pacte social qui les unit est attaqué, le rayonnement de leur pays est atteint et ils voient avec colère la France abaissée, affaiblie, abîmée, « dégradée » ».
Retrouver le rêve français
Face à l’échec du chef de l’Etat, le candidat socialiste invite les Français à se poser la « bonne question ». « Plutôt que de reconduire un président qui aurait tellement changé, pourquoi ne pas changer de président, tout simplement ? », demande-t-il. Il invite ainsi les Français à faire un choix « décisif » pour eux-mêmes et la France, qui dépassera de loin les seules questions « politiques et partisanes ».
Selon le candidat Hollande, un redressement est possible, en prenant « des engagements forts sur l’essentiel » et non en dressant un « catalogue de propositions ». Il met en avant l’espérance et la volonté de « retrouver le rêve français ».
Par ailleurs, François Hollande lance un appel aux candidatures de la gauche et des écologistes. « Beaucoup va dépendre de la gauche, de son esprit de responsabilité, de son courage, de sa cohérence, de son audace », assure-t-il. « Si nous savons nous en montrer dignes, c’est vers nous que les Français vont se tourner le printemps prochain. (…) C’est à moi qu’ils confieront la responsabilité de diriger le pays ». Et de conclure : « j’y suis prêt ».
Crédit photo : FrançoisHollande.fr
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