Louane s'exprime de plus en plus ces dernières années. Sur le sexisme dont elle est victime en tant que jeune chanteuse par exemple. Sur le mouvement #MeToo, et notamment #MusicToo - le mouvement de libération de la parole dénonçant les attitudes de producteurs, chanteurs... Sur le "body shaming" qu'elle peut subir au quotidien : les remarques systématiques - et sexistes - sur son poids, son physique, son corps...
Mais aussi, sur le harcèlement scolaire qu'elle a subi étant plus jeune. Puisque personnalité populaire auprès des jeunes générations - comme peuvent l'être Angèle et Greta Thunberg - sa voix importe à ce titre, pour sensibiliser et surtout : alerter. L'artiste et mère de famille l'a encore démontré dans l'émission de Canal, En Aparté.
Ce 11 avril, elle s'est effectivement attardée sur ce douloureux sujet. A l'écouter, il ne faut surtout pas minimiser : "Souvent les adultes disent aux enfants : 'C'est pas grave, les enfants, ils sont méchants entre eux, mais c'est pas grave'. Et ben en fait si, c'est hyper grave, c'est hyper violent".
Si Louane éprouve des complexes physiques, et attache tant d'importance au regard des autres, c'est notamment du fait de cette expérience du harcèlement scolaire. "C'est à cause de trois personnes quand j'avais 12 ans, qui avaient elles-mêmes 12 / 13 ans. Et on ne se rend pas compte à quel point c'est un événement marquant", témoigne-t-elle encore sur le plateau d'En Aparté, déplorant là "un stigmate profond".
La relation pas toujours facile qu'elle entretient avec elle, son corps, ses failles, Louane la pose en chansons désormais. Notamment dans son dernier album, qui prend la forme d'un exutoire : "Je raconte que je me suis sentie comme une merde et que j'espère vraiment que le monde va évoluer dans un autre sens".
Cependant, Louane ne tient pas à embellir les choses. Il est difficile de se remettre du harcèlement scolaire, et de toutes les violences et complexes qu'il engendre forcément. Elle le déplore : "On se retrouve des années après à en souffrir encore, alors que c'est une petite phase qui a l'air complètement inoffensive qui est balancée au mauvais moment et un instant qui est compliqué, qui reste douloureux. J'ai 26 ans et elle l'est encore".
Selon les chiffres du gouvernement, 2,6 % d'élèves subiraient en France une "forte multivictimation" qui peut être apparentée à du harcèlement scolaire, et ce dès le stade du CM1-CM2. 5,6 % des collégiens en sont victimes, ainsi que 1,3 % des lycéens.