"A tous ceux qui ont connu Jonathan, par son histoire, son livre, son film, dans les écoles, qui l'ont un jour croisé, lui ont parlé, vous qui nous suivez depuis tant d'années, j'ai malheureusement une triste nouvelle à vous annoncer : Jonathan est décédé samedi chez moi dans son sommeil. C'est le coeur déchiré que je vous annonce cela", a écrit la mère de Jonathan Destin, Marie-Pierre, dans un texte posté sur Facebook et relayé par La Voix du Nord.
Jonathan Destin était le symbole de la lutte contre le harcèlement scolaire. En 2011, âgé de 16 ans et après 6 ans à être la cible des moqueries cruelles de ses camarades, le lycéen tente de s'immoler par le feu avant de se jeter dans le Deûle, rivière du Nord de la France. Il en ressort vivant mais brûlé à 72 %. Le jeune homme passera 3 ans à l'hôpital et subira 23 opérations, détaille Le Monde.
Suite à cette terrible épreuve, Jonathan Destin décide d'écrire son histoire. Un livre pour raconter et dénoncer une réalité tragique : la sienne, mais aussi celle de centaines de milliers d'enfants. D'après une étude sortie en 2020, 700 000 enfants et adolescent·e·s ont déjà été victimes de harcèlement scolaire, dont la moitié de manière sévère. Parmi elles et eux, un quart aurait déjà pensé au suicide.
Condamné à me tuer parait en 2013, avant d'être adapté par TF1 en 2018 dans le téléfilm Le Jour où j'ai brûlé mon coeur. Téléfilm qui décrit avec justesse ce fléau à travers les yeux de Jonathan, et des harceleur·euses qui ont contribué à faire de sa vie un enfer. A voir absolument sur le site de la chaîne privée (qui l'a mis à disposition en son honneur), pour réaliser les conséquences de ses actes, mais aussi l'urgence à prendre ce problème à bras le corps lorsque l'on est parent ou enseignant·e.
Le jeune homme ne s'est pas arrêté là : il a aussi multiplié les interventions dans les milieux scolaires, et participé à une campagne de sensibilisation aux côtés de Nicolas Sirkis, leader d'Indochine, intitulée Stop au harcèlement et lancée par La Voix du Nord. "Jonathan Destin eut le courage de mettre des mots là où la violence et la haine du harcèlement scolaire veulent imposer le silence. Je m'engage à prolonger sa parole et son engagement à l'école", a tweeté le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye. Un engagement incontournable.