Le courriel serait-il en perte de vitesse ? En 2011, selon une étude réalisée par l’entreprise spécialiste des applications mobiles Cue, le temps de réponse moyen à un mail était de 2,1 jours. Délai passé aujourd’hui à 2,5 jours. Car, face à la multiplication des messages reçus quotidiennement, les internautes sont de plus en plus nombreux à hiérarchiser l’information qu’ils reçoivent et à ne plus pouvoir répondre aux nombreuses sollicitations écrites dont ils sont la cible. Ce n’est pas moins qu'un flot de 5 579 e-mails que l’on reçoit en effet de façon annuelle. Selon le site TechCrunch, 56% des réponses se font dans l'heure qui suit la réception du message, puis 89% dans les 24 heures. Ensuite, les délais de réponse s’allongent considérablement, et certains mails plongent dans les oubliettes des boîtes électroniques.
Or, dans les pays occidentaux, le délai moyen de réception d’un courrier envoyé par la poste est aujourd’hui plus rapide : il faut en effet compter 2 jours pour recevoir une enveloppe dans sa boîte aux lettres. S’emparant de ces chiffres, le journal américain Quartz s’est prêté au jeu des comparaisons et a fait un rapide calcul. Partant du principe que le temps de réponse aux mails pourrait continuer d’augmenter de 10% chaque année, le site conclut ironiquement qu'« autour de 2020, il sera plus rapide d'obtenir une réponse de quelqu'un en lui adressant une lettre que par e-mail ». Une estimation qui devrait en tout cas réjouir nombre de salariés que l'avalanche de mails peut stresser. Ainsi, une récente étude montrait que 75% des cadres ont un jour ressenti un syndrome d' « infobésité », cette sensation de frustration ou d'impuissance face à la réception d’un trop grand flux d’informations. « C'est un facteur de stress important. Avant l'existence du mail, personne ne pouvait vous reprocher de ne pas être au courant d'une information diffusée pendant que vous n'étiez pas au bureau. Aujourd'hui, si, et ce n'est pas non plus sans conséquence sur la vie privée. Au bout du stress, il y a le burn out et ses fameux risques psychosociaux, un terme qui, d'ailleurs, n'existait pas il y a encore cinq ans », décryptait alors pour Terrafemina Caroline Sauvajol-Rialland, maître de conférences à Sciences Po Paris. Le retour au bon vieux courrier pourrait donc finalement être synonyme de moins de stress au travail ?
Infobésité : le nouveau syndrome des salariés connectés
Netiquette : les erreurs à éviter dans vos emails
Top 7 des mails de bureau à éviter
Coaching management : 4 histoires pour gérer son stress