En France, les animaux domestiques les plus appréciés sont les chiens et les chats. Mais certain·es habitant·es de l'Hexagone préfèrent adopter... des lionceaux. Oui, vous avez bien lu. Pas plus tard que le 12 novembre, un lion âgé de deux mois baptisé "Poutine" a été retrouvé dans le coffre d'une voiture de luxe à Paris.
En juillet dernier, un autre lionceau prénommé "King" a été relâché dans un appartement en Seine-Saint-Denis, où il vivait enfermé dans une cage. En 2015, deux tigres et deux lions ont été retrouvés en Seine-et-Marne. Ils vivaient en cage depuis dix ans.
"Au vu du nombre d'animaux qui sont "balancés" dans la circulation, on peut vraisemblablement penser qu'il y a un trafic naissant qui vient de s'organiser autour de la région Île-de-France pour ce qui concerne les lions", explique le vétérinaire Jérôme Catinaud au média Brut.
Pour des raisons évidentes, le lion fait partie des animaux non domestiques qu'il est interdit d'adopter en France. Les personnes qui s'y prêtent encourent une peine de deux ans de prison et 150 000 euros d'amende.
Outre la cruauté de garder un animal loin de son habitat naturel et qui plus est en cage, élever un lionceau représente des dangers incontestables. Aussi adorables et inoffensifs soient-ils au cours des premiers mois de leur existence, qu'advient-il lorsqu'ils grandissent ?
Une fois adultes, ces animaux ont en effet besoin de s'épanouir dans de grands espaces et d'ingérer une quantité importante de nourriture. Sans parler du danger potentiel représenté par ces animaux qui, rappelons-le, sont censés être des prédateurs.
Dans la majorité des cas d'élevages illégaux de lions ou de tigres constatés sur le territoire français, la plupart des propriétaires ont indiqué s'être procuré l'animal auprès de revendeurs de cirques ou de zoos.
"Les parcs zoologiques ont un mal fou à recaser leurs fauves, qui se reproduisent par ailleurs très facilement", explique Arnaud Lhomme, enquêteur pour la Fondation 30 Millions d'Amis.
Les lionceaux et les tigrons retrouvés sont généralement secourus par des refuges ou des associations oeuvrant pour le bien-être des animaux. Placés en quarantaine, ils sont parfois réintroduits dans leur milieu naturel. C'est par exemple le cas de "King", qui a rejoint une réserve d'Afrique du Sud.
"Poutine" a quant à lui été recueilli par un zoo de Loire. Espérons qu'il puisse un jour rejoindre à son tour l'Afrique du Sud.