Yuen Kwok-yung, expert hongkongais reconnu des coronavirus, est formel : pour lutter contre l'épidémie, le port du masque universel est essentiel. Et pour le prouver, il a testé le dispositif de protection faciale sur des hamsters, dans l'une des premières études qui vise à démontrer son efficacité pour réduire la propagation du Covid-19.
Les chercheur·se·s ont ainsi infecté les petits animaux, qu'ils ont placé près de spécimens sains, dans des cages. Ils ont attaché des masques chirurgicaux sur les parois des deux cages, avec un flux d'air allant des hamsters malades vers les hamsters en bonne santé. Résultat : la transmission du virus était réduite de plus de 60 % quand les masques étaient en place, rapporte l'AFP, et les deux tiers des cobayes sains sont tombés malades en une semaine lorsqu'ils n'étaient pas en place. De plus, les scientifiques ont relevé un taux d'infection de 15 % lorsque les protections faciales étaient disposées sur la cage des animaux malades, et de 35 % lorsqu'elles étaient installées sur celle des hamsters sains.
Traduction : c'est lorsque l'on est infecté·e que le masque est le plus efficace. Seulement comme le précise Yuen Kwok-yung, tout le monde ne peut pas certifier s'il est porteur ou non du Covid-19. "Il est très clair qu'utiliser les masques sur les sujets infectés (...) est plus important que n'importe quoi d'autre", a-t-il martelé auprès de journalistes. "Nous savons désormais qu'une grande partie des personnes infectées ne présentent pas de symptômes, donc le port universel du masque est vraiment important".
Parmi les 7,5 millions habitant·e·s de Hong-Kong, le nombre de cas recensés s'élève seulement à mille, pour quatre décès. Un chiffre relativement bas qui serait dû au respect du port du masque, aux campagnes de test et au traçage, selon les expert·e·s.
En France, si le gouvernement ne s'est pas prononcé pour un port généralisé du masque en dehors des transports en commun (il est recommandé dans l'espace public, mais pas obligatoire), l'Académie de médecine nationale a elle assuré, dans un communiqué intitulé "Aux masques citoyens !", que, "en l'absence de vaccin et de médicament efficace contre le SARS-CoV-2, le seul moyen de lutte consiste à empêcher la transmission du virus de personne à personne", et donc de couvrir sa bouche et son nez par un masque, "afin de limiter le risque de transmission directe du virus par les gouttelettes projetées à l'occasion de la parole, de la toux et de l'éternuement". Il n'y a plus qu'à.