"Cette plainte a complètement brisé ma vie". Sur le plateau de l'émission Complément d'enquête, diffusée le jeudi 11 novembre, l'actrice belgo-néerlandaise Sand Van Roy est revenue sur le contenu de sa plainte pour viol contre Luc Besson en 2018 et, surtout, sur l'après, douloureux, voire dévastateur, pour sa vie et sa carrière.
"Je regrette d'avoir porté plainte en France, parce que ce pays ne protège pas les victimes des gens connus", a affirmé la comédienne à ce sujet. En 2018, Sand Van Roy relatait de nombreux faits accablants à l'encontre de Luc Besson. Des rapports sexuels violents allant jusqu'à causer des saignements, le fait que le producteur entreprenne des relations sexuelles pendant que l'actrice dormait, une agression sexuelle avec les doigts... Le témoignage de Sand Van Roy évoque de nombreuses situations de viols et d'agressions.
Mais il témoigne également d'une pression professionnelle constante. Par-delà cela, ce sont d'étranges failles de procédure que la comédienne dénonce. Durant l'enquête ayant suivi le plainte, le réalisateur n'a jamais été placé en garde à vue, et son ADN n'a pas été prélevé, comme le rappelle Franceinfo.
"Si c'était à refaire je ne porterais pas plainte en France. Pas dans un pays qui m'a maltraitée", affirme l'actrice, qui rappelle avoir été soumise à plusieurs expertises psychiatriques, ce qui n'a pas été le cas de son agresseur présumé. A travers le témoignage de la comédienne, qui dit avoir été blacklistée depuis ses révélations, il est question d'un "stress post traumatique". Et d'un sentiment d'impunité : la plainte pour viol contre Luc Besson est toujours à l'instruction, après un non-lieu requis par le parquet en octobre 2021.
Le témoignage de Sand Van Roy, tout comme la multitude de détails relatifs au dépôt de sa plainte et aux procédures judiciaires qui s'ensuivirent, est à retrouver dans l'excellent livre de la journaliste Marine Turchi, sorti le 10 novembre dernier : Faute de preuves, dédié au traitement des révélations #MeToo par la justice française. L'on y retrouve également la parole d'Adèle Haenel.