De François Hollande à David Cameron, en passant par Barack Obama, c'est un véritable déluge d'hommages qui a déferlé sur l'Arabie saoudite, après le décès, le 23 janvier, du roi Abdallah. Si cet afflux soudain de louanges a fait « hausser les épaules, ou hurler de rire, diplomates et chefs des services de renseignements, qui savent, eux, ce que le terrorisme dit à la famille royale saoudienne et à feu son monarque », indique Le Canard Enchaîné, la polémique suscitée dans le royaume par la venue de Michelle Obama aurait de quoi renvoyer ces considérations géopolitiques au second plan.
La First Lady, en visite mardi 27 janvier avec son époux de Président à Riyad, au lendemain des funérailles d'Abdallah, est arrivée sur le tarmac de l'aéroport international « arborant un haut bleu fluide, un pantalon noir ample, ainsi qu'une longue veste bleue à motifs », rapporte L'Express. Mais, scandale au royaume du nouveau roi Salmane, Michelle Obama est apparue les cheveux découverts et le cou dénudé.
Un crime de lèse-majesté dans un pays adepte du wahhabisme où les droits des femmes sont quasi inexistants. Les Saoudiennes sont en effet tenues de porter le voile islamique, voire le niqab, en public. Les réactions en provenance de la pétromonarchie ne se sont pas fait attendre sur Twitter. Quelque 1 500 tweets indignés, accompagnés du hashtag « Michelle Obama dévoilée » ont été postés.
Le geste de la Première dame américaine a une portée symbolique forte, alors que l'Arabie saoudite interdit aux femmes de conduire et même de travailler, voyager et ouvrir un compte bancaire sans l'aval de leur mari ou tuteur. De quoi esquisser un sourire ironique mais surtout se prendre la tête dans les mains en se remémorant les propos de Christine Lagarde qui n'a pas manqué de saluer, hier, le « grand défenseur des femmes » qu'était, à ses yeux le défunt souverain saoudien.