Nafissatou Diallo explique le coup de fil qui a fait libérer DSK

Société

Publié le 28 juillet 2011 à 10:30

Par Marine Deffrennes

La femme de chambre guinéenne Nafissatou Diallo a passé huit heures mercredi dans le bureau du procureur, pour s’expliquer notamment sur la conversation téléphonique qu’elle aurait eue avec un détenu sur la richesse de Dominique Strauss-Kahn. Son avocat avance des erreurs de traduction qui ont déformé le sens de ses paroles.

Nafissatou Diallo explique le coup de fil qui a fait libérer DSK© ABC News

Nafissatou Diallo a passé la journée d’hier dans le bureau du procureur de New York. Dans le cadre de son enquête, qu’il a décidé de prolonger jusqu’au 23 août, celui-ci voulait interroger la femme de chambre sur les diverses incohérences, erreurs, voire mensonges relevés dans ses premières dépositions. Début juillet, les enquêteurs avaient en effet traduit une conversation téléphonique que la jeune femme avait eue avec un détenu le lendemain de l’agression présumée. Elle aurait affirmé, en parlant de DSK : « Ce type a beaucoup d’argent, je sais ce que je fais ». Ces éléments ont largement entaché le dossier de l’accusation et permis à DSK d’être libéré sur parole dès le 1er juillet, tout en restant privé de son passeport et sous le coup de 7 chefs d’accusation.
Mais selon l’avocat de la plaignante, Kenneth Thompson, qui s’est exprimé devant les médias en sortant du bureau du procureur mercredi soir, l’échange en langue peule, ethnie de Nafissatou Diallo, poserait quelques questions et subtilités de traduction : « Certaines choses ont été mélangées dans cette citation qui a été donnée au New York Times. Nous avons écouté cet enregistrement et il montre que la victime n’a jamais prononcé ces mots ». La jeune femme aurait simplement dit à son ami que quelqu’un avait essayé de la violer, et qu’il s’agissait de quelqu’un qui a du pouvoir. Elle aurait déclaré « je sais ce que je fais » à propos du fait de demander l’aide un avocat.
Aujourd’hui, Nafissatou Diallo pourrait faire une nouvelle déclaration publique, pour remercier ses soutiens, selon les informations d’une organisation communautaire africaine de New York. Cette omniprésence médiatique peut-elle l’aider à restaurer sa crédibilité ? Si un procès a lieu, que penseront les jurés d’une femme qui expose les détails intimes d’un viol dans la presse, et qui, comme l’a suggéré hier son avocat, engage en parallèle une procédure civile pour obtenir des dommages et intérêts ?

(Source : Libération)
Image : ABC News