Après deux mois de silence, la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn d’agression sexuelle frappe un grand coup. Depuis le 14 mai dernier, la presse américaine taisait même son nom, elle parlera aujourd’hui à visage découvert dans l’émission « Good Morning America » sur la chaîne ABC, après avoir livré sa confession au magazine Newsweek, à paraître demain, qui a laissé filtrer quelques extraits sur Internet.
La jeune femme affirme avec aplomb qu’elle veut voir DSK en prison, « Je veux qu’il sache qu’il y a des endroits où on ne peut pas utiliser son pouvoir, où on ne peut pas utiliser son argent », déclare-t-elle. Elle soutient qu’elle n’a jamais modifié sa version des faits concernant l’agression qu’elle aurait subie : « J’ai dit (aux enquêteurs) ce que cet homme m’a fait. Ca n’a jamais changé. Je sais ce que cet homme m’a fait ». Plus précisément, elle raconte qu’un employé de l’hôtel lui aurait dit que la suite 2806 était libre pour le nettoyage. Elle aurait appelé une première fois : « Bonjour, service de chambre », sans obtenir de réponse, puis une deuxième fois. La porte de la chambre étant ouverte, elle pouvait voir le lit, elle aurait jeté un œil pour repérer d’éventuelles valises, mais n’aurait rien vu. Un « homme nu aux cheveux blancs » aurait fait irruption, comme sorti de nulle part. Alors qu’elle s’excusait d’être entrée, celui-ci aurait dit : « Vous n’avez pas à être désolée », puis aurait fermé la porte et l’aurait forcée à lui faire une fellation.
« A cause de lui, on me traite de prostituée »
Le but de ces déclarations ? Retrouver une crédibilité de victime après les révélations sur les erreurs et les mensonges constatés par le bureau du procureur dans sa déposition. Une conversation téléphonique avec un trafiquant en prison aurait notamment été enregistrée, la plaignante y évoquait l’intérêt de poursuivre l’ex patron du FMI.
Le 1er août, dans à peine une semaine, DSK comparaîtra de nouveau devant le juge. Ses avocats Me Taylor et Me Brafman dénoncent le « comportement non-professionnel de l’accusation qui cherche à « enflammer l’opinion publique contre un accusé dans une affaire criminelle en cours ». Ils ajoutent que « les demandes d’argent (de la femme de chambre dans un futur procès au civil) subiront un coup fatal lorsque les charges criminelles (contre Dominique Strauss-Kahn) seront abandonnées comme elles doivent l’être ».
(Source : Libération)
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