Vous connaissez certainement Nawell Madani pour ses shows d'humoriste cinglante - elle fut révélée il y a dix ans déjà par l'école du rire "Jamel Comedy Club". Mais l'actrice Belge s'est aussi démarquée par ses partitions dans des films et téléfilms comme le subtil L'Enfant de personne d'Akim Isker, diffusé l'an dernier.
Et c'est sur ce registre que la comédienne compte bien jouer dans une série Netflix très intrigante : Jusqu'ici tout va bien, où elle portera les oripeaux d'une journaliste de chaîne d'infos en continu, Fara Bentayeb. Fiction très perso puisque Nawell Madani en est la star, mais également la créatrice, réalisatrice et productrice... Excusez du peu. D'autant plus intime que le sujet semble lui tenir beaucoup à coeur.
La preuve ? Invitée par Philippe Vandel à l'antenne d'Europe 1 le 5 avril dernier, l'actrice n'a pas hésiter à poser sur le plateau un constat que sous-entend sa création : le manque flagrant d'inclusion au sein de la télé française...
La démonstration d'un certain racisme qui ne dit pas son nom au sein du PAF, doublé d'un sexisme tout aussi non assumé sexisme concernant les présentatrices ? Toujours est-il que Nawell Madani ne mâche pas ses mots : "Fara c'est une jeune journaliste qui a pour rêve de présenter le JT de TF1... Or, c'est pas parce qu'on a mis un black sur TF1 et Leïla Kaddour-Boudadi sur France 2 que ça y est, les choses ont changé...".
"C'est comme pour dire 'on vous a mis'. C'est pour avoir ce genre de réflexion là... Mais non, désolée, ça ne représente pas du tout la société pour moi, pas du tout", a encore fustigé l'actrice face à Philippe Vandel, qui s'est à l'unisson interrogé sur "la possibilité laisser un arabe présenter le JT". Des questions encore brûlantes pour l'artiste Belge, qui ne constate guère d'évolutions de ce côté-là depuis "les années 80 ou 90". Ouille.
Peut être pas étonnant à ce sujet que le titre de cette série Netflix dispo ce vendredi - Jusqu'ici tout va bien - cligne de l'oeil à un fameux film français fustigeant justement le racisme en France, le manque de représentation et la stigmatisation : La haine de Mathieu Kassovitz. Une fiction engagée alors ? Très certainement.
Et sensiblement féministe. D'ailleurs, l'actrice elle-même l'a détaillé dans les pages du Parisien : "En proposant cette série j'avais une envie : parler des femmes qui viennent de banlieue qui ne sont pas, ou peu, représentées à l'écran. Et puis, je voulais des personnages féminins forts. Aujourd'hui, les femmes deviennent les hommes de la maison. C'est elles qui sont en première ligne".
Pari tenu ? Réponse le 7 avril sur Netflix.