Société
New-York: avec ses nouvelles chaussures, l'appel à l’aide d'un travailleur forcé Chinois
Publié le 1 mai 2014 à 17:39
Par Romain Pomian-Bonnemaison
Une New-Yorkaise a trouvé l’appel à l’aide d’un travailleur forcé chinois dans le sac accompagnant les chaussures qu’elle venait de s’offrir dans une enseigne réputée de la 5e Avenue. L’homme, qui a été retrouvé, a depuis été libéré de prison.
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« AIDEZ-NOUS ! AIDEZ-NOUS ! AIDEZ-NOUS ! Nous sommes maltraités, et travaillons comme des esclaves 13 heures par jour pour produire massivement ces sacs dans la fabrique de la prison », explique le travailleur Tohnain Emmanuel Njong dans ce qui ressemble à une véritable bouteille à la mer. Son message était accompagné d’une petite photo de passeport. À l’origine de la découverte, Stépanie Wilson, travaille dans une association de protection des Droits de l’Homme. Elle a découvert cette lettre après avoir acheté une paire de chaussures chez Saks, célèbre grand magasin de New York. « J’en tremblais quand j’ai lu la lettre […] je n’arrivais pas à croire ce que j’étais en train de lire ».

Dans les Laogai, des milliers de personnes sont forcées à travailler

L’appel à l’aide a été ensuite transmis à la fondation Laogai Research, spécialisée dans la protection des droits de l’Homme, qui s’attache tout particulièrement à combattre les abus commis dans les prisons chinoises dotées d’une fabrique, dont l’association reprend le nom. Ce n’est pas la première fois qu’un appel à l’aide est envoyé de la sorte. Le site DNAinfo cite notamment l’histoire d’une femme, originaire d’Oregon qui avait fait la Une des journaux en 2012 en recevant une lettre similaire dans des articles de décoration pour Halloween.

Saks Fifth Avenue a reconnu faire fabriquer ses produits en Chine, mais ignorait visiblement que certains d’entre-eux étaient fabriqués dans des prisons. L’entreprise a lancé une enquête interne en parallèle de celle du ministère de l’Intérieur des Etats-Unis, saisi de l’affaire. Deux lois y interdisent en effet la mise sur le marché de produits dont la fabrication a eu recours à des esclaves, prisonniers, ou travailleurs forcés. Toute la question reste maintenant de savoir à quel point l’enseigne américaine connaît les conditions dans lesquelles les objets qu’elle vend sont fabriqués. Quant à Tohnain Emmanuel Njong, il aurait été retrouvé par le journal DNAinfo - il a été depuis libéré.

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