Ces deux-là ne sont pas prêts de se rabibocher. Samedi soir, Aymeric Caron et Caroline Fourest s'écharpaient sur le plateau d'On n'est pas couché. Venue présenter son Éloge du blasphème (Éd. Grasset), la polémiste s'était violemment opposée à Aymeric Caron qui lui reprochait, entre autre, de vouloir "régler ses comptes" avec une partie de la gauche qui se revendique antiraciste.
"Le livre n'est pas tout à fait conforme à l'esprit du 11 janvier. L'esprit du 11 janvier, c'est à la fois dénoncer les intégrismes, dénoncer la barbarie, dénoncer le terrorisme... [...] Ce qui m'a gêné dans ce livre, c'est que j'ai lu beaucoup de règlements de comptes, notamment à l'égard de ceux qui ont une vision de l'antiracisme qui n'est pas tout à fait conforme à la vôtre", affirmait le chroniqueur de Laurent Ruquier, bientôt remplacé par Yann Moix.
Déjà houleux, l'échange a rapidement tourné à l'altercation lorsque Caroline Fourest, très agacée qu'Aymeric Caron fasse allusion à sa condamnation en diffamation pour une chronique sur France Culture, ne finisse par s'emporter et traiter le journaliste de "con".
"Je ne vais pas recevoir de leçons de vous. J'essaie d'être la plus rigoureuse possible, vraiment. Vous avez une obsession qui est celle de discréditer les gens, parce que vous avez un problème de confiance en soi. En fait, ça me fait chier de parler à quelqu'un d'aussi con que vous, je suis désolée", lance-t-elle en guise de réponse, sous les applaudissements du public.
Le chroniqueur "halluciné" clôture alors le débat : "Je ne discute pas avec quelqu'un qui insulte les autres, comme vous venez de le faire à mon égard". Suite à ses échanges musclés, les deux protagonistes ont continué leur joute par médias interposés.
Caroline Fourest s'est ainsi exprimée dans les colonnes du Figaro , se plaignant notamment de ne pas avoir pu "parler du fond de livre". Aymeric Caron, lui, a choisi Mediapart , pour accuser la polémiste d'avoir délibérément menti sur le plateau de l'émission.
Dénonçant le "rapport distancié que Caroline Fourest entretient avec la vérité", le chroniqueur d'On n'est pas couché revient principalement sur la condamnation de la polémiste en octobre dernier à "verser 3 000 euros de dommages et intérêts et 3 000 euros de frais de justice" suite à une chronique où France Culture où elle s'interrogeait sur la véracité d'une agression subie en mai 2013 par Rabia Bentot, une jeune musulmane voilée.
"C'est ici que va se dérouler sur le plateau d'On n'est pas couché un étonnant moment : Caroline Fourest rétorque avec aplomb qu'elle n'a pas été condamnée, écrit Aymric Caron. Étonnement. L'affaire aurait-elle connu un rebondissement qui aurait échappé à tous ? Je lui demande alors si elle a gagné le procès en appel. Elle me répond que oui. Et quelques instants plus tard, excédée, elle tentera de détourner l'attention en choisissant la voie de l'invective en me traitant de "con". Estomaqué, je choisis alors de cesser l'interview : à mes yeux, l'insulte coupe court à toute tentative de dialogue."
Or, rappelle Aymeric Caron, l'avocat de la victime avait confirmé la condamnation de la journaliste et l'affaire n'a toujours pas été jugée en appel. Accusant Caroline Fourest de mentir "délibérément", il conclut : "Caroline Fourest a franchi un pas supplémentaire. Aujourd'hui elle se répand, réitérant ses insultes et ses attaques personnelles à mon encontre, affirmant que je l'aurais empêché de parler du fond du livre. Cette tentative pour détourner l'attention est pathétique de la part d'une intellectuelle revendiquée, et tout particulièrement dans le contexte actuel de réflexion sur la liberté d'expression."