Si l’effeuillage remonte à l’Antiquité et se retrouve aussi bien chez les Egyptiens que chez les Grecs, il sera ensuite interdit par les chrétiens, bien que la danse des sept voiles de Salomé devant le roi Érode soit admirablement décrite dans la Bible. L’art du spectacle de l’effeuillage remonte, lui, à la fin du XIXe siècle, avec, à Londres, les British Blondes, pionnières du burlesque qui se produisaient en collants, et à Paris avec les spectacles du Moulin-Rouge.
Ces spectacles au féminin ont connu un essor stable en France, alors qu’il a été très fluctuant aux Etats-Unis, puisqu’ils ont un temps été interdits (à partir de 1939), avant de devenir si populaires dans les années 50 qu’ils ont officiellement acquis le statut d’art. C’est sans doute cet anoblissement qui a permis, 20 ans plus tard, le développement d’un marché des stripteases faits par des hommes et à destination des femmes, malgré les nombreuses arrestations de danseurs en string par les polices locales. Ce marché est devenu si florissant aux Etats-Unis, grâce aux mouvements de libération de la femme et de libération sexuelle, que les clubs ont organisé des tournées qui couvraient les campagnes les plus lointaines, comme les Chippendales dans les années 80. Au point que l’on parlait plus volontiers de « boylesque » que de « burlesque », qu'il s’agisse des spectacles à destination des femmes, ou de ceux à destination de la clientèle gay.
Les mâles se dénudant faisaient un tel ravage qu’ils sont sortis des clubs pour envahir les écrans de télévisions et de cinéma dès 1979. Au point que le New York Times déclarait en mai dernier que le striptease au masculin était dorénavant au panthéon des spectacles grand public.
Pourtant, si aux Etats-Unis le corps masculin est érotisé depuis déjà quatre décennies pour le plus grand désir des femmes, en France, hélas, les Chippendales sont rares, cachés dans un nombre restreint de clubs, tout juste sortis pour quelques audacieuses, lors d’enterrements de vies de jeunes filles. s
Pourtant, si les hommes vont généralement seuls dans ces clubs, pour y boire un dernier verre l’œil triste et le corps fatigué, les femmes semblent, elles, y aller volontiers en bandes, pour crier de joie et rire à n’en plus finir. Comment expliquer alors que les Françaises n’aient pas massivement succombé aux charmes des pectoraux bien huilés, aux fesses musclées et rebondies, aux cuisses fermes et douces, si cela procure tant de joie aux femmes ? Souhaitons-nous faire de la séduction une forteresse à jamais féminine ? Où bien est-ce les hommes qui en France refusent de dévoiler leurs charmes ?
Pour l’instant, le plus simple semble être d’aller voir ce film, et d’espérer que l’enthousiasme soit tel que « Magic Mike » déclenche en France un mouvement vraiment magique, qui serait un signe d’équité tout à fait bienvenu, au-delà de la douceur des plaisirs…
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