Afin de pallier en partie les déserts médicaux, les pharmaciens, bien répartis sur le territoire, pourraient bientôt voir leurs compétences élargies à un suivi de certains patients sous forme d’ « entretien pharmaceutique » et à des missions de prévention, et être rémunérés en conséquence. Syndicats, Assurance maladie et complémentaires santé ont entamé mercredi des négociations qui se poursuivront jusqu’au 28 mars pour établir un nouveau mode de rémunération des pharmaciens. Actuellement, les 22.000 officines du pays reçoivent une rémunération au forfait (0,53 centime par boîte de médicament), à quoi s’ajoute un pourcentage sur le prix de vente (26,1% pour les médicaments inférieurs à 22,90 euros, 10% pour ceux compris entre 22,90 et 150 euros, et 6% au-delà).
L’idée est d’atténuer la dépendance financière des officines au prix et au volume des médicaments (dont la consommation a baissé avec la crise) en les rétribuant pour les conseils dispensés lors de la délivrance des médicaments. Il pourrait s’agir d’un euro par ordonnance, mais aussi d’un forfait annuel ou d’une rémunération à l’acte pour certains patients suivis lors d’entretiens : ceux qui souffrent d’asthme, de diabète, qui prennent des anticoagulants ou des substituts à la drogue, ou qui demandent la pilule du lendemain. Les pharmaciens seraient aussi rémunérés sur la part de génériques délivrés ou la vaccination antigrippale. L’objectif est que leur rémunération soit constituée à hauteur de 25% par ces nouvelles mesures d’ici cinq ans.
Élodie Vergelati
Avec AFP
Crédit photo : iStockphoto
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