« Je lance un appel aux femmes qui prennent la pilule. Dans le débat actuel, sur certains modes de contraception, il faut éviter un affolement qui aboutirait à un arrêt de la pilule et à des situations à risque. Il ne faudrait pas aboutir à une hausse des IVG. » En prononçant ces mots jeudi 17 janvier, lors de la commémoration de la loi Veil sur l'IVG, la ministre de la Santé Marisol Touraine a tenté d’apaiser les craintes des femmes qui prennent une pilule contraceptive de dernière génération en réaffirmant sa confiance envers les médecins et les pharmaciens. En effet, depuis un mois et la plainte de Marion Larat, le débat fait rage en France sur les risques établis et supposés des pilules de 3e et 4e génération.
Cette nouvelle polémique a pourtant bien touché l’opinion publique et les quatre à cinq millions de femmes qui utilisent aujourd'hui la pilule comme moyen de contraception se posent des questions sur la marche à suivre. Même si ce sont les pilules de 3e et de 4e génération qui semblent être en cause (environ deux millions de Françaises les utilisent), toutes se sentent concernées : Bertille, 28 ans, qui prenait une pilule de 2e génération avoue que l’affaire « a alimenté [son] angoisse » et qu'elle a rapidement changé de moyen de contraception lorsque l'affaire a été révélée.
Et dans l'ensemble, les témoignages de femmes prenant une pilule de dernière génération, recueillis par Terrafemina, se recoupent : comme Bertille, Margaux, Céleste et Morgane se sentent mal ou peu informées des effets secondaires de leur contraceptif. Clémence, 24 ans, avoue même qu’elle ne savait pas de quelle génération était sa pilule. Même constatation pour Morgane : « L’affaire m’a fait m’interroger sur la pilule que je prenais moi-même ne sachant plus vraiment de quelle génération elle faisait partie… Le gynécologue me parlait de micro-dosée et pas forcément de génération ».
Céleste et Margaux confirment que les informations sont rares sur le sujet, cette dernière expliquant que les gynécologues semblent prescrire ce type de contraceptifs (trop) facilement : « La première fois que j’ai dit à ma gynécologue que je voulais un moyen de contraception, elle ne m’a pas proposé plusieurs choix, seulement la pilule avec trois questions : fumez-vous ? Avez-vous déjà eu des rapports sexuels ? Pouvez-vous faire une prise de sang ? ». Céleste hésite d’ailleurs à changer de mode de contraception : « Un stérilet serait peut être plus "safe"… » Un sentiment que partage Morgane : « Idéalement j’aimerais en changer mais le fait d’être habituée depuis longtemps à son moyen de contraception rend ce changement plus difficile. »
Seule Céline, 26 ans, rejoint la position de Marisol Touraine : « Ce n’est pas un cas sur un million qui me donnera envie de changer. Il ne faut pas céder à la panique. » Pourtant, même si elle se sent bien informée, elle considère que « les jeunes adultes ne sont pas forcément toujours bien suivies. Elles prolongent parfois pendant plusieurs années la contraception qui leur a été prescrite sans forcément retourner voir leur gynécologue ».
Retrouvez le dossier spécial de la rédaction sur les pilules de dernière génération.
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