C’est une polémique qui refait régulièrement surface. Chaque année, à l’approche du réveillon de Noël, certains jouets voués à être déposés au pied des sapins sont pointés du doigt par des associations féministes. En cause, le caractère genré et les clichés sexistes que véhiculent ces poupées et robes de princesse roses poudrées ou encore ces camions de pompiers et costumes de super-héros toujours présentés comme étant destinés aux petits garçons. Et pour sensibiliser l’opinion aux stéréotypes qui perdurent dans les rayons des magasins de jouets, les associations féministes ne manquent assurément pas d’imagination.
Pour preuve, le week-end dernier (21 décembre), les activistes de l’association FièrEs – fondée par d’anciennes membres d’Osez le féminisme – ont glissé environ 500 tracts dans autant de boîtes de poupées et mallettes de bricolage pour enfants, vendues dans une dizaine de magasins de Paris et de sa région.
« On a ciblé des jeux emblématiques des stéréotypes garçons-filles », a ainsi expliqué Delphine Aslan, responsable juridique de l’association, au journal Le Parisien. Mais selon elle, la mention « Attention, ce jouet est sexiste » qu’enfants et parents découvriront au matin de Noël, en déballant les cadeaux, ne se veut pas culpabilisante. « On sait bien que les parents suivent les listes de leurs enfants et qu’ils ne pensent pas à mal », a-t-elle assuré. Et d'insister : « On veut les sensibiliser au fait que les fabricants et les marchands ont une responsabilité dans le fait qu’aucune petite fille ne commande une épée au Père Noël ».
À noter que le 14 décembre dernier, déjà, des militantes issues du collectif Les efFRONTé-e-s, rejointes par des membres des Femens et des activistes de La Barbe ont tenté de faire irruption et de manifester dans un magasin de jouets parisien. Repoussées par le service de sécurité de l’enseigne et cantonnées sur le trottoir, elles ont distribué de tracts sur lesquels les clients pouvaient lire « Princesse un jour, boniche toujours ». Sur les ondes de RMC, l’une des membres des efFronté-e-s avait elle aussi justifié cette action par la nécessité d’attirer l’attention des clients et des magasins sur l'impact des produits achetés ou vendus.
« Les jouets pour garçons promeuvent tous la force, le courage, le dynamisme tandis que les petites filles, en rose, sont cantonnées à des rôles de ménagère », avait-elle déploré avant de prévenir : « Le risque est de perpétrer des stéréotypes de genre, que les enfants se développent avec l'idée qu'une femme, c'est fait pour entretenir la maison et être jolie et que, pour un garçon, être un vrai homme c'est être courageux et se battre. »