Le mot "Féministe" a-t-il sa place à l'école ? Le collège d'Owensville, dans l'Ohio aux Etats-Unis, a tout bonnement choisi de régler la question en effaçant cette mention du T-shirt de Sophie Thomas sur la photo de classe de cette dernière.
L'élève de 13 ans, qui portait ce jour-là un T-shirt noir sur lequel était imprimé la mention "Feminist", n'avait jusqu'ici jamais eu de problème avec son vêtement dans l'établissement. Personne, tant chez les élèves que du côté des enseignants, ne semblait en effet prêter attention à un tel détail, d'autant plus que le T-shirt en question ne violait aucun principe du règlement vestimentaire de l'école.
Mais les choses semblent avoir pris une autre tournure lors de la parution des photos de classe de l'année. La mère de la jeune Sophie, Christine Thomas, a en effet eu la surprise de recevoir un cliché sur lequel le T-shirt en question avait été photoshoppé, à la demande de la directrice de l'établissement Kendra Young.
Tentant de comprendre les raisons de cette soudaine censure, l'élève de 13 ans a demandé des explications à sa directrice. "Le photographe m'a contacté et a porté ce détail à mon attention. J'ai pris la décision de l'effacer parce que certaines personnes pourraient trouver la mention offensante", a répondu Kendra Young, rapporte le blog Women You Should Know . "Quelle sera la mention sur le prochain tTshirt ?", a également lâché la directrice cette fois interrogée par The Independent .
Sur internet, le coup de Photoshop passe mal. L'histoire de Sophie Thomas a peu à peu attiré l'attention des médias sociaux, Twitter en tête. La jeune fille s'est en effet indigné de la situation sur son compte personnel et a créé un hashtag #KeepFeminismInSchools ("Maintenez le féminisme dans les écoles") pour que chaucun puisse manifester son opinion sur le sujet.
Face aux réactions de familles indignées, Kendra Young s'est entretenue avec les parents de la jeune Sophie. En demandant à celle-ci ce qu'elle attendait de l'école, la jeune fille a répondu : "Je veux que tout le monde réalise qu'on a BESOIN du féminisme. Je veux que vous fassiez venir quelqu'un à l'école pour parler de ce thème avec les élèves. Je veux qu'on montre à tous qu'on travaille ensemble pour faire de cette école un endroit meilleur. Je ne crois que pas ça soit trop demander".
A l'issue des discussions, la directrice a accepté de mettre en place des séances de débat dans le collège au sujet du féminisme, de son sens et de ce qu'il n'est pas. Le cas de cette école n'est pas sans rappeler des évènements similaires survenus dans le pays. Le 3 avril dernier, une lycéenne de l'établissement Orangefield au Texas avait été renvoyée chez elle à cause d'une tenue jugée inappropriée et composée... d'une tunique et d'un legging. En début d'année, un autre incident avait attiré l'attention des médias lorsque deux écoles américaines avaient été épinglées pour avoir photshoppé le portrait de leurs élèves.