Esther Duflo a 37 ans. Elle est économiste, chercheuse au MIT, le prestigieux Massachusetts Institute of Technology aux Etats-Unis. Française, la jeune femme a fait ses classes à l’Ecole normale supérieure de Paris et s’est spécialisée dans l’étude de la réduction de la pauvreté et de l’économie du développement, en mettant en place une méthode révolutionnaire pour juger les politiques publiques les plus efficaces pour soulager la pauvreté. Et Barack Obama souhaite l’intégrer à sa nouvelle administration.
Un communiqué de presse de la Maison Blanche a affirmé cette volonté de nommer Esther Duflo au sein du President’s Global Development Council vendredi 21 décembre pour un contrat de deux ans renouvelable. Les médias français avaient ce jour-là les yeux tournés vers la fin du monde et n’ont pas relayé la nouvelle. C’est le MIT qui l’a annoncé sur son site Internet jeudi 3 janvier.
Aux côtés de huit autres personnes, Esther Duflo siègera dans cet organisme prestigieux, fondé en septembre 2010 et placé sous la houlette de Mohamed A. El-Erian, patron du fonds d'investissement Pimco. Il conseille le président des Etats-Unis et son administration sur les questions de développement.
Au MIT, Esther Duflo dirige le laboratoire Abdul Latif Jameel Poverty Active Lab (J-PAL), qu'elle a, elle-même, créé. Elle travaille sur des projets concrets de lutte contre la pauvreté et ses travaux ont déjà servi à caractériser la meilleure manière d’améliorer le succès scolaire des enfants dans des écoles kenyanes ou les moyens les plus efficaces pour que les parents vaccinent leurs enfants en Inde. Le laboratoire a par ailleurs aidé à la mise en place du traitement contre le ver solitaire au Kenya pour 3,6 millions d’enfants.
Distinguée parmi les 100 penseurs influents de 2012, la trentenaire a également reçu en 2010 la médaille John Bates Clark qui récompense les travaux d’un économiste de moins de 40 ans. Un des prix les plus prestigieux après le Nobel d’économie, dont 40% des lauréats ont d’abord reçu la médaille John Bates Clark.
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