Laurent Lopez est devenu dimanche le deuxième conseiller général frontiste de France, après Patrick Bassot, élu en 2011 dans le Vaucluse. À l’issue du deuxième tour des élections cantonales partielles à Brignoles (Var), le candidat du Front national a raflé 53,9% des voix contre l’UMP Catherine Delzers (46,1%), pourtant portée par le report de voix du « Front républicain », le PS ayant appelé à faire barrage à l’extrême droite.
Difficile apparemment de décrire cet homme politique de 48 ans, inconnu jusqu’à aujourd’hui, sans évoquer sa fidélité sans failles à Marine Le Pen. Les murs de sa permanence sont couverts de ses affiches de campagne, il a posé avec elle pour sa propre affiche. Il se dit militant FN brignolais « depuis longtemps », et croit plus que jamais au grand soir pour son parti, qu’il voit comme « le brise-glace de notre future prise de pouvoir ». Il estime par ailleurs que Marine Le Pen est parvenue à mettre du vent dans les voiles du Front national : « Jean-Marie Le Pen a construit les socles de la maison. Aujourd’hui sa fille est en train de construire les murs et le toit », déclare-t-il à TV Brignoles.
Ex-cadre commercial et ancien boxeur, le nouveau conseiller général du canton a fait campagne sur les grands axes du parti : montée de l’insécurité, pauvreté et ras-le-bol fiscal. Des thèmes qu’il compte bien exploiter pour sa prochaine bataille : les municipales de 2014. Lundi matin, sur France Inter, Laurent Lopez est revenu sur une campagne « difficile », fruit de beaucoup de travail et d’énergie et qui a réussi à remobiliser l’électorat entre le premier et le deuxième tour : 47,47% de participation le 14 octobre, contre 33,40% le 6 octobre.
Pour fêter sa victoire à Brignoles, il était entouré de la première députée FN, Marion Maréchal-Le Pen, et s’est fendu d’un hommage au militant nationaliste Charles Maurras en qualifiant l’issue du scrutin de « Divine Surprise ». Le fondateur de la revue L’Action française avait utilisé cette formule pour saluer l’avènement du régime de Vichy.
Lors de son passage sur France Inter lundi matin, alors qu’on l’interrogeait sur le refus de Marine Le Pen de situer son parti à l’extrême droite de l’échiquier politique, l’élu a fait mention de menaces et d’insultes durant la campagne et dans la soirée de dimanche : « Moi l’extrémisme je l’ai rencontré hier soir, quand j’ai été victime de menaces, d’invectives, d’insultes, quand j’ai dû faire face aux dégradations de véhicules, des bâtiments, de ma permanence ». Des plaintes auraient été déposées suites à ces attaques et des enquêtes seraient en cours.