Améliorer la protection des salariés mais aussi la souplesse des entreprises : tel est l’objectif ambitieux de la réforme du marché du travail, pour laquelle syndicats et patronats entament des discussions ce vendredi. Cette réforme qui vise à s’attaquer aux causes structurelles du chômage, s’annonce aussi épineuse qu’urgente d’autant qu’en France le seuil des trois millions de chômeurs a été atteint cet été.
Toutefois, aujourd’hui, les syndicats présents (de la CGT, à la CFDT sans oublier la CFE-CGC, la CFTC et FO) et les organisations patronales (Medef, CGPME et UPA) devraient se contenter d’aborder le calendrier des négociations et celui de la concertation ouverte sur le contrat de génération, promesse de campagne de François Hollande pour faciliter l’accès à l’emploi des jeunes et des seniors.
Mais alors que le chef de l’État et le gouvernement espèrent parvenir à un « compromis historique », à un « accord donnant-donnant » sur le premier sujet, les spécialistes préviennent qu’il sera difficile d’atteindre cet objectif. En effet, les sujets litigieux (modulation des charges pour décourager le recours aux contrats précaires, retour des accords « compétitivité emploi » défendus par Nicolas Sarkozy, refonte de la procédure des licenciements collectifs, etc.) ne manquent pas dans les pistes tracées dans le document d'orientation.
En outre, signe que la tâche sera ardue, les syndicats, et notamment FO et la CGT, ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne voulaient pas entendre parler d'une plus grande flexibilité pour les salariés. « Nous récusons l'idée selon laquelle les entreprises ont besoin de plus de souplesse », a ainsi déclaré Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, tout en se disant prêt à s'impliquer « sans réserve dans toutes les négociations ». Patronne du Medef, Laurence Parisot veut toutefois rester optimiste. Trouver des compromis « à la fois rassurants pour les salariés et qui donnent de l'air aux chefs d'entreprise » ne « sera pas facile » mais reste « possible », a-t-elle ainsi jugé.
Crédit photo : AFP/Archives
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