Créations de poste, nouveaux rythmes scolaires : alors que cette rentrée 2013 est placée sous le signe du changement, ni les parents d’élèves ni les enseignants ne semblent convaincus par le système éducatif français. Selon un sondage CSA pour RTL, 58% des Français estiment en effet que la qualité générale de l'éducation en France n’est pas satisfaisante. Une critique qui s’exprime plus fréquemment chez les plus de 65 ans, les ouvriers et à droite.
Pourtant les réformes semblent bien acceptées : 53% des sondés sont en effet favorables au nouveaux rythmes scolaires même si les plus réfractaires restent les parents. La scolarisation des tout petits emporte elle aussi 59% d’opinions favorables. Quant à la création de 60 000 nouveaux postes, elle est aussi considérée comme une bonne mesure par 76% des personnes interrogées. Mais c’est au sujet de la formation des enseignants que les Français sont le plus critiques : 57% des sondés estiment que les professeurs sont « mal formés ».
Selon Yves-Marie Cann du CSA interrogé au micro de RTL, les Français jugent que les professeurs ne disposent pas des outils pour accomplir leur mission : « Du point de vue des Français, les professeurs aujourd'hui ne sont pas bien formés pour affronter des événements du type conflits entre les élèves ou même conflits entre les élèves et les enseignants sur des sujets comme la religion ». Mais alors qu’ils sont 800 000 à faire leur rentrée ce lundi, eux non plus ne semblent pas satisfaits de leurs conditions de travail.
Selon le Syndicat national des enseignants du second degré (Snes), qui publiait la semaine dernière un sondage révélant l'état d'esprit des enseignants du second degré, 73% des profs interrogés estiment que l'exercice de leur métier s'est dégradé au cours de ces dernières années. Selon Roland Hubert, co-secrétaire général du Snes, il y aurait eu entre 2008 et 2013 27 900 suppressions de poste dans le second degré. Les 4 000 créations de poste sont donc insuffisantes pour le syndicat, d’autant que le nombre d’élèves pendant cette période a, lui, augmenté.
Résultat, les enseignants du second degré sont 81% à souhaiter une révision de la réforme du lycée et 75% considèrent qu’il faut améliorer les conditions de travail de la profession. Car selon le Snes, « les classes de 30 élèves au collège et de 35 au lycée vont se démultiplier ». Bonne nouvelle toutefois, leur rémunération ne fait pas l’objet de mécontentement. Seuls 10% d’entre eux estiment que ce sujet doit être traité prioritairement.
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