Certain·es choisissent de ne pas célébrer la Saint-Valentin, tandis que d'autres ne la rateraient pour rien au monde. Que les choses soient claires : on a rien contre ceux et celles qui s'adonnent à cette parenthèse romantique, discrètement ou non.
En revanche, sachez que certaines traditions liées à cette fête nuisent considérablement à la planète. Alors, si on changeait un peu nos habitudes pour la fête des amoureux·euses ?
Dans la liste des traditionnels cadeaux de Saint-Valentin, les roses rouges couleur "amour" figurent en tête. Or, rien de pire que d'acheter ces fleurs en plein mois de février. En effet, la saison des roses en France ne démarre pas avant mai-juin.
Quand elles ne viennent pas des Pays-Bas, premier pays producteur de fleurs coupées mais dont la culture sous serre consomme beaucoup de CO2, les roses en vente chez les fleuristes arrivent souvent tout droit de pays d'Afrique comme l'Éthiopie ou le Kenya.
Outre l'empreinte carbone importante que nécessite l'exportation de roses en provenance de ces pays, le mode de culture lui aussi peut s'avérer problématique. La ville de Nairobi (capitale du Kenya), première exportatrice des roses en Europe, consacre par exemple un tiers de sa production à la Saint-Valentin.
Ces fleurs sont cultivées à proximité du lac de Navaisha, deuxième plus grande étendue d'eau douce du pays. Or, l'arrosage quotidien des très nombreuses plantations de roses épuise les ressources du lac, avec des conséquences dramatiques pour les végétations et espèces animales qui vivent autour.
Dernier argument qui joue en défaveur des roses mais non des moindres : la quantité importante de pesticides qu'elles cachent. En 2017, une étude de 60 Millions de consommateurs a révélé la présence de 49 molécules issus de produits chimiques. Des insecticides pour la plupart, dont plusieurs mortels pour les abeilles.
Si vous tenez absolument offrir un bouquet de fleurs à votre Valentin·e, optez donc plutôt pour des fleurs d'hiver, et de préférence bio. Hellébores (roses blanches), iris nains, cyclamens...
Mais l'idéal reste d'éviter les fleurs coupées qui se fanent vite au profit d'une plante en pot. Plus durable, cela vous donnera également l'occasion d'offrir un cadeau plus original à votre moitié. Et pourquoi pas un rosier, histoire de rester dans le thème ?
Autre cadeau très populaire de la Saint-Valentin : les chocolats. Mais là aussi, problème. En 2016, plusieurs enquêtes ont révélé les dessous peu reluisants de la production mondiale de cacao, dominée par la Côte d'Ivoire à hauteur de 40%.
Sur le plan environnemental, la production de cacao est responsable d'un phénomène de déforestation en Côte d'Ivoire. Selon une enquête de l'ONG Mighty Earth dévoilée en décembre 2017, "entre novembre 2017 et septembre 2018, rien que pour la région cacaoyère du sud-ouest, environ 13.748 hectares de forêt ont été détruits, soit l'équivalent de 15.000 terrains de football."
En Côte d'Ivoire et au Ghana, autre producteur africain majeur de cacao, l'industrie du chocolat cache une autre réalité qui fait froid dans le dos : l'esclavage d'enfants. D'après des chiffres de l'organisation Initiative internationale pour le cacao, qui lutte contre le travail des enfants, près de 1 million d'enfants "travaillent" dans la cacaoculture ivoirienne. Des conditions de vie très difficiles pour ces enfants, souvent enlevés par la mafia des pays frontaliers.
Une fois que l'on sait ça, les chocolats de la Saint-Valentin paraissent tout à coup bien moins savoureux... Heureusement, il est possible de se faire plaisir sans financer des produits responsables de déforestation ou d'exploitation d'enfants.
Pour vous procurer du chocolat local et éthique, délaissez les grandes surfaces ou enseignes et privilégiez les chocolateries artisanales. Plusieurs noms tirent leur épingle du jeu, à l'instar de Christophe Bertrand, qui travaille avec plusieurs producteurs locaux de cacao, ou encore l'Atelier du chocolat, dont les produits sont garantis "Made in France".
Bien sûr, investir dans du chocolat local et/ou éthique pèse son petit pesant d'or et nécessitera donc de prévoir un budget un peu plus conséquent. Mais, quand on n'aime, on ne compte pas, n'est-ce pas ?