Le lit, le canapé, la machine à laver... On a rapidement fait le tour de notre intérieur. L'aventure nous tente, et on a envie de sortir de notre zone de confort pour accentuer notre plaisir. Faire l'amour dans des endroits qui servent à tout sauf à ça, ça a son charme, mais mieux vaut se renseigner davantage sur certaines idées avant de passer le pas.
C'est pourquoi on a mis au point cette petite liste d'endroits improvisés coquins, testés par nos soins. De rien.
C'était la fin de l'été, en Normandie. On avait décidé de se balader jusqu'à une petite église à deux pas des falaises. Pour voir le paysage et les vitraux qui, apparemment, valent le détour. Pas vraiment pour se recueillir, en somme. Au bout de vingt minutes à faire le tour des environs, on est remontés dans la voiture. Un roulage de pelle en emportant un autre, on s'est dit que la route jusque Paris allait être longue, et qu'il fallait se trouver un coin tranquille pour assouvir nos pulsions.
La solution est apparue comme une évidence : le bois d'à côté. On s'est enfoncé·es juste ce qu'il faut pour ne pas entendre la route - ni être vu.es par d'éventuels automobilistes -, puis on s'est attelé·es à notre petite affaire. Ni une ni deux, je me retrouvais penchée en avant, angle droit parfait, les mains sur un tronc d'arbre ; la levrette en position debout évite les égratignures aux genoux (on dirait presque une comptine).
Je ne sais pas si c'est la bise fraîche, l'odeur de la mousse ou la nature, mais les sensations étaient hors du commun. Et l'orgasme qui en a suivi aussi. Une performance qui est très certainement descendue sous la barre des 4 minutes tant l'excitation était à son comble. Tant mieux, trente secondes de plus et les marcheurs qui arrivaient au bout du chemin nous prenaient la main dans le sac.
Note : 9/10 sur l'échelle du plaisir, 7/10 sur l'échelle de la praticité. Parfait pour pimenter une petite randonnée improvisée sans pour autant se retrouver avec de la terre jusqu'au menton.
Le sexe bourré est assez semblable à la loterie : on a peu de chance que ça marche mais quand c'est le cas, c'est merveilleux. Malheureusement, cette expérience précise n'a rien d'un jackpot. Mais puisqu'on est plus là pour juger le lieu que la performance en elle-même, je me devais de l'inclure. Et après tout, se faire un quicky (comprendre "coup rapide") avec un·e bel·le inconnu·e avant de reprendre un Gin Tonic, ça ne peut pas faire de mal - l'anecdote se passe en Angleterre.
L'avantage des toilettes de pub qu'il faut souligner, c'est qu'elles sont ouvertes à tous et toutes. On peut même ne pas être client·e et les utiliser. C'est exactement ce qui s'est passé quand, avec David, après un repas bien arrosé et quatre pintes en début de soirée, on a décidé que s'envoyer en l'air dans la rue ne serait pas forcément une bonne idée.
L'idée est venue de lui, sûrement habitué du genre. On est rentrés dans le premier bar un peu bruyant du coin, direction les toilettes. Encore une fois, la levrette debout a fait l'affaire. Inutile de préciser que PERSONNE ne souhaite s'asseoir sur une cuvette de WC londoniens un vendredi soir à 23 heures - sachant que les Anglais·es commencent à picoler à 17 heures.
Si le manque d'alchimie flagrant entre mon partenaire et moi-même a mené au fiasco sexuel, l'endroit m'est apparu comme certes glauque, mais tout à fait envisageable en cas d'envie (de cul) pressante.
Note : 7/10 sur l'échelle du plaisir, si tant est qu'on se tape quelqu'un qui nous correspond, 6/10 sur l'échelle de la praticité. L'astuce est de s'assurer que personne ne sorte du cabinet d'en face en même temps que nous.
Le mythe de la cabine d'essayage ne date pas d'hier. On a clairement toutes et tous entendu quelqu'un.e nous raconter son aventure plus ou moins fantasmée derrière le rideau d'un H&M. Même dans les séries, c'est l'un des lieux phares pour s'encanailler discretos (Samantha et Smith dans Sex & The City). Mais de là à le faire pour de vrai, c'est une autre histoire.
Evidemment, votre serviteuse s'y est pliée. Et pas dans n'importe quelle enseigne : le Monop'. Le lieu de culte de toutes citadines qui se respectent, et fournisseur officiel de nos pulls en cachemire annuels depuis qu'on a assez bossé pour se les payer.
Le petit souci, et la raison derrière sa position sur la dernière marche du podium, c'est que certains magasins ne sont pas équipés de cabines qui ferment avec des portes, mais plutôt avec des rideaux. On pourrait croire que c'est un avantage - les portes laissent généralement passer un interstice révélateur - mais pas du tout. Car pour que le rideau ferme correctement, encore faut-il le tenir avec une ou deux mains. Sinon, le mouvement risquerait de le faire bouger et donc de vous dévoiler les fesses à l'air avec autre chose dans vos mains qu'un chemisier en soldes.
Note : 5/10 sur l'échelle du plaisir, le côté exigu de l'endroit laisse peut de place à l'imagination, 3/10 sur l'échelle de la praticité pour des raisons évidentes.
Le fait que je vienne des Alpes n'a rien à voir avec ce choix ma foi audacieux du lieu de rapport sexuel. Il n'y a pas de rite de passage alambiqué qui incluraient un couple et un télésiège. Mais on ne peut pas toujours résister à l'appel du désir (réciproque, je tiens à préciser tout de même). Et c'est ce qui s'est passé quand, en route pour lune piste noire périlleuse du domaine des Arcs, mon copain et moi-même avons eu envie de nous réchauffer autrement qu'en soufflant dans nos gants.
Le "trajet" durait une quinzaine de minutes, dans les nouveaux engins équipés de bulles, ces sortes de visières pour remontées mécaniques qui protègent du vent et de la neige, on n'avait donc le souci de ne pas être visibles en moins.
Le plus facile furent les préliminaires. Un coup de braguette et hop, la fellation est à portée de bouche, pareil pour les doigts qui se baladent. Là où ça se corse, c'est à l'étape suivante. La seule façon de le faire étant de s'asseoir sur les genoux de l'autre, la maîtrise des skis est nécessaire et le placement doit être géré en amont (s'il y a un petit accoudoir entre les deux protagonistes, c'est foutu : mieux vaut privilégier deux places non séparées).
Ensuite, c'est à la personne du dessus de faire tout le boulot. Les mouvements de bassin surtout. Et croyez-moi, en combinaison de ski, rien n'est facile. Impossible d'aller jusqu'au bout dans notre cas, mais le jeu en valait la chandelle. Ce sont des souvenirs qui restent, si personne ne tombe de l'engin.
Note : 4/10 sur l'échelle du plaisir, il aurait fallu s'entraîner davantage, et 2/10 sur l'échelle de la praticité. Un score qui appelle au défi de faire mieux la prochaine fois !