Voilà un projet à ajouter à la longue liste des remakes en cours à Hollywood : une revisite à venir de Barbarella, le film culte et gentiment kitsch de Roger Vadim sortie en 1968. Un remake dans lequel on retrouvera Sydney Sweeney, l'une des révélations de la série Euphoria. Celle-ci succédera donc à Jane Fonda, qui, avec ce rôle, avait trouvé l'un des marqueurs les plus éclatants de son statut de sex symbol.
Quitte à ce que le personnage de Barbarella, perçu par le regard masculin d'un cinéaste, n'éclipse aux yeux de certains critiques ce qu'était avant tout Jane Fonda : une militante, pacifiste, féministe, écolo, aux multiples luttes, qui aujourd'hui encore, ne cesse d'ailleurs de s'engager. Le remake à venir sera-t-il parcouru du même regard ? Alors que l'on ignore encore l'identité du metteur en scène, on peut s'interroger.
D'autant plus que Sydney Sweeney a volontiers été sexualisée et objectifiée à travers la série HBO de Sam Levinson. Une sexualisation qu'elle a elle-même maintes fois commentée en interviews...
"Il existe des compilations d'une heure d'acteurs masculins avec des scènes de nu qui remportent des Oscars. Mais dès qu'une femme le fait, cela la dégrade. Il y a un tel double standard et j'espère pouvoir contribuer un peu à changer cela, avait déclaré la comédienne de 25 ans, qui observait, cependant, que des scènes de nudité lui avaient été proposées par le showrunner, sans qu'elles n'aient aucune utilité pour l'histoire.
C'est avec grand enthousiasme que la jeune actrice a annoncé le projet Barbarella sur ses réseaux sociaux, à la grande joie de ses fans. Ce rôle sera-t-il une manière pour elle de bousculer les standards ? Un espoir se profile en ce sens, puisque Sydney Sweeney occupera le rôle de productrice exécutive dans ce projet.
Reste cependant à savoir si le regard du cinéaste choisi ne réduira pas la portée du personnage. Effectivement, certains considèrent Barbarella comme une figure moins sexiste qu'il n'y paraît et, potentiellement, féministe. "Le personnage est complexe. Barbarella est indépendante, fait preuve de force, et dispose pleinement de sa sexualité. Trop peu d'héroïnes sur nos écrans peuvent en dire autant", observe ce post Medium.
Une complexité que l'on espère retrouver à l'écran. Peut-être grâce au regard d'une réalisatrice ? Un peu Tout comme l'on est tout à fait intrigué de voir ce que donnera le relecture imminente d'Emmanuelle, classique de l'érotisme seventies, dont le remake par Rebecca Zlotowski mettra en scène Léa Seydoux.