Selon les informations de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), cette nouvelle rupture du cessez-le feu (entré en vigueur jeudi 12 avril) a causé la mort d’au moins 7 civils dans le pays. Ainsi, 4 civils ont été tués par les forces du gouvernement de Bachar Al-Assad dans la région d'Idleb (nord-ouest), et 3 ont péri dans la province de Deraa (sud) lors des bombardements qui ont eu lieu sur la localité de Basr al-Harir. D’après les Comités locaux de coordination (LCC), censés animer la mobilisation sur le terrain, des centaines de déserteurs retranchés dans la région d’al-Loujat ont été visés par des « tirs à la mitrailleuse lourde et des bombardements ». C’est pourquoi le plan de paix de l'émissaire international Kofi Annan sur le terrain s’affaiblit jour après jour, faisant douter les pays occidentaux de la volonté de Bachar Al-Assad de mettre en œuvre le plan Annan.
Par ailleurs, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, accuse Bachar Al-Assad de procéder à des « violations flagrantes du cessez-le-feu » et appelle les observateurs à « se rendre tout de suite à Idleb et à Homs pour qu'ils découvrent (...) les tueries que le régime n'a jamais cessé de commettre ». Les Etats-Unis ont estimé de leur côté que la poursuite des violences étaient « inacceptables » et le Qatar a déploré l'absence d'un « changement crucial » dans l'attitude de Damas, craignant « des tergiversations dans l'application » du plan. Par ailleurs, la presse qatarie, proche des autorités, a appelé à une intervention militaire arabe en Syrie. Quant à la Russie, elle a indiqué à travers son ministre des Affaires étrangères que le cessez-le-feu était « fragile », ajoutant que, « certains » pays souhaitent l’échec du plan Annan. Après avoir bloqué les résolutions de l’ONU qui condamnent la répression en Syrie, la Russie dénonce le soutien d’Etats occidentaux et arabes à l’opposition armée.
Afin de réclamer l’arrêt de massacres en Syrie, une « vague blanche » constituée d’une cinquantaine d'hommes et femmes « sandwich », habillés de lettres composant les mots « Syrie » et « Stop », s’est promenée quelques minutes sur le parvis du Trocadéro, à Paris, mardi soir. Cette marche a rassemblé environ 200 personnes, qui ont jeté des fleurs blanches sur un grand drapeau syrien en criant « stop au massacre », « démocratie pour la Syrie » ou « Bachar assassin ».
La France a invité une dizaine de ministres des Affaires étrangères à participer à une réunion jeudi à Paris pour évoquer la situation en Syrie et « maintenir la pression » sur Damas, a indiqué une source gouvernementale. Selon un responsable du Département d'Etat, la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a prévu d'y assister.
Les répressions en Syrie ont commencé en mars 2011, lors d’une révolte populaire contre le régime actuel, et depuis, plus de 11.100 personnes ont été tuées dans les violences, selon l'OSDH.
Alexandra Gil
Sources : AFP, Europe1
Crédit photo : AFP
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