Les faits se sont déroulés entre 8 heures et 10 heures hier matin et débutent lorsqu'un premier policier en poste dans le Val-de-Marne met fin à ses jours avec son arme de service dans une voiture de police banalisée située dans le XIXe arrondissement de Paris. Peu de temps après, à Chevilly-Larue, dans le Val-de-Marne, un deuxième gardien de la paix blesse mortellement son épouse de deux balles, avant de retourner l’arme contre lui. Le dernier policier s’est pendu à son domicile à Alfortville. Les trois fonctionnaires étaient en instance du divorce, l’un deux devait même rencontrer l’IGS, la police des polices, à la suite d’une plainte pour harcèlement de sa femme.
Si les trois suicides sont liés à des soucis d’ordre personnel, les conditions de travail auraient quand même leur part de responsabilité. Comme l’explique Luc Poignant, membre du syndicat Unité-Police SGP-FO, dans France Soir, « quand la vie personnelle ne va pas, on se tourne vers la vie professionnelle. La nôtre est particulière, avec les horaires décalés, la pression du chiffre … ». Depuis 2005, 40 à 55 policiers ont mis fin à leurs jours chaque année en France. L'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a par ailleurs fait valoir en 2008, que le risque de suicide dans la police est supérieur de 36% à celui du reste de la population. Des taux alarmants auxquels le ministère de l’Intérieur avait décidé de s'attaquer fin 2010. Mais cela ne semble pas porter ses fruits. Début juillet, une policière en poste à Cagnes-sur-Mer a mis fin à ses jours après avoir laissé une lettre dans laquelle elle évoquait « les réformes en cours qui compliquent la tâche au quotidien des fonctionnaires de police ».
Claire-Marie Allègre
(Source : francesoir.fr)
Crédit photo : AFP/Archives
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