Avec 11 900 décès estimés en 2015 en France, le cancer du sein reste la première cause de décès par cancer chez les femmes. Mais s'il est détecté tôt, il a pourtant 9 chances sur 10 d'être guéri. Pour Julián Ríos Cantú, un jeune Mexicain de 18 ans, combattre le cancer du sein est devenu une priorité. Sa mère a été touchée deux fois par la maladie, et a dû subir une double mastectomie. "Elle a failli perdre la vie", commente ainsi l'étudiant. Inspiré par sa mère, Julián a eu l'idée de développer un soutien-gorge capable de dépister le cancer du sein.
Aidé par trois collègues et grâce à sa start-up Higia Technologies, il a pu mettre au point un prototype nommé "Eva" destiné aux femmes prédisposées au cancer du sein. Un sous-vêtement ressemblant à une brassière de sport, équipé de quelques 200 capteurs sensoriels qui permettent de faire une évaluation de la poitrine : couleur de peau, température et texture. En enfilant "Eva" 60 à 90 minutes par semaine, une femme peut ainsi se rendre compte d'un quelconque problème. Par exemple, si la chaleur augmente et que le débit sanguin se fait plus important, cela peut signifier que les vaisseaux sanguins alimentent quelque chose d'inhabituel, comme des cellules cancéreuses.
"Eva" collecte alors toutes les informations nécessaires et les envoie en bluetooth a une application. Ensuite, cette dernière analyse les données. Les résultats sont finalement envoyés à l'utilisatrice du soutien-gorge, mais aussi à son oncologue.
Grâce à son soutien-gorge, Julián Ríos Cantú vient de remporter le premier prix du concours Global Student Entrepreneur Awards (GSEA) qui s'est déroulé en Allemagne le 29 avril dernier. Avec son équipe, il a empoché un chèque de 18 000 euros qui leur permettra de développer le projet. Et si le jeune homme insiste bien sur le fait qu'"Eva" ne peut en aucun cas remplacer une mammographie, les professionnels de santé sont déjà emballés par ce sous-vêtement qui pourrait bien être un moyen supplémentaire détecter le cancer du sein.
Ainsi, Cynthia Villarreal, docteur au département d'oncologie de l'institut national de cancérologie du Mexique, a affirmé que ce soutien-gorge "est un projet très innovant", qu'il "permettra probablement une belle avancée dans le dépistage du cancer du sein" et qu'il "aidera les femmes à détecter des anomalies que les médecins ne voient pas forcément lors des palpations".
De son côté, le jeune entrepreneur a indiqué qu'il travaillait avec des oncologues d'un hôpital californien pour tester "Eva" sur des volontaires. Son rêve maintenant ? Pouvoir mettre son soutien-gorge miracle sur le marché d'ici deux ans.