Nouveau drame des castes en Inde. Un couple d'Indiens, empêchés de se marier du fait de leur différence d'appartenance religieuse, a été retrouvé, mercredi 15 juillet, gisant dans une mare de sang dans l'enceinte du Taj Mahal. Le couple a été admis en urgence à l'hôpital et se trouverait dans un état critique. "La jeune fille s'est tranchée la gorge, suivi du garçon", a déclaré Aseem Chaudhary, responsable de la police locale.
Shabnam Ali de la région d'Agra, une musulmane et Rajveer Singh, un hindou résidant à Dehradun n'avaient pas pu s'épouser. En effet, le mariage intercaste et inter-religieux demeure une exception dans certaines régions du pays. "Les "crimes d'honneur", commis par la famille pour défendre son honneur supposé, sont encore fréquents", rappelle l'AFP.
"Tant Shabnam que moi avons tenté par tous les moyens de convaincre nos parents de nous laisser nous marier mais les barrières religieuses restent un obstacle énorme", aurait déclaré Rajveer Singh, cité dans les colonnes du Times of India, après le drame. Et le jeune homme de 25 ans de préciser : "Nous avons décidé (de nous suicider) après avoir échoué à trouver un autre moyen d'être ensemble". Le couple a donc choisi le Taj Mahal, symbole d'amour, construit en 1631 par l'empereur Shah Jahan pour y enterrer son épouse, Mumtaz Mahal décédée en couches.
Le mariage entre castes différentes demeure ultra-sensible en Inde et conduit parfois à d'horribles drames. Ce fut le cas, par exemple, en 2011 à Nagla Khuru, dans le nord du pays. Huit personnes avaient été arrêtées après la lapidation à mort d'un couple de jeunes gens qui s'étaient mariés et n'appartenaient pas à la même caste. Une étude indépendante publiée en 2010 chiffrait à 900 le nombre de ces meurtres commis chaque année dans trois Etats situés dans le nord de l'Inde.