Près de trois ans après l'affaire qui a fait exploser le couple qu'elle formait avec Dominique Strauss-Kahn, Anne Sinclair sort enfin de son silence. Pour la première fois, la célèbre journaliste s'est confiée, à la télévision, dans le cadre de l'émission de France 2 « Un jour, un destin », sur le feuilleton politico-médiatico-judiciaire dont elle a été l'une des protagonistes à New York, mais aussi sur sa relation avec DSK.
L'ancienne présentatrice de « 7 sur 7 » est notamment revenue sur la réputation d'homme volage de celui qui fut son mari pendant plus de 20 ans, de 1991 à 2013. « Quand j'ai épousé Dominique, je savais que c'était un charmeur, un séducteur. Je le savais. Et puis, il y a eu, dans la vie publique, des rumeurs. Mais les rumeurs elles sont faites pour détruire, elles sont faites pour tuer, pour abîmer et donc je les ai ignorées », explique-t-elle, dans un extrait diffusé par Europe1.fr. Et de concéder : « Et puis j'ai eu des doutes. Je suis souvent venu lui dire, lui demander si les choses étaient exactes ou pas et il savait démentir et me rassurer ». Mais malgré ses soupçons, Anne Sinclair assure encore aujourd'hui n'avoir jamais été au courant des activités extra-conjugales de son ex-époux. « Vous me croyez ou vous ne me croyez pas mais je ne savais pas », tranche-t-elle.
Outre ses années de mariage avec l'ancien directeur du Fonds monétaire International, cette interview est surtout l'occasion pour Anne Sinclair de raconter sa version des jours qui ont suivi l'accusation d'agression sexuelle de Nafissatou Diallo à l'encontre de DSK. « J'ai parfaitement compris que ce soit une affaire gigantesque qui mobilise en effet à la fois les passions, les intérêts, la politique, le destin. Tout ça était gigantesque, énorme », analyse ainsi la directrice éditoriale du Huffington Post français, avouant qu'elle se demande parfois si ces faits ont vraiment eu lieu. « Voir l'homme avec qui on vit avec des fers aux pieds dans sa prison », être « enfermée dans une résidence avec 200 journalistes devant la porte qui tous les jours nous épiaient, nous traquaient, m'empêchaient de sortir », lui a souvent semblé irréel. « Tout ça a été violent, y compris les réactions de la presse, et je ne parle pas de la presse people. Il y a eu 150 000 Unes de journaux dans le monde sur le sujet. Et il y a eu beaucoup de journaux, de journalistes, qui m'ont étonné par leur impudeur, leur façon de se délecter de commentaires psychologiques, de détails scabreux, d'essayer de bâtir des romans comme si ce roman-là ne suffisait pas », témoigne Anne Sinclair, dans un autre extrait mis en ligne par francetvinfo.fr. Et s'il elle est désormais divorcée de Dominique Strauss-Kahn, elle ne croit pas pour autant en sa culpabilité dans l'affaire de Sofitel, celle-là même qui a peut-être coûté à ce dernier un mandat présidentiel. « Je n'y ai pas cru, je ne le crois pas et je sais que ce n'est pas le cas », conclut-elle.