Louise del Busto Gomez avait une passion, le droit, et elle est devenue avocate à 84 ans. Lorsqu'elle arrive en France à l’âge de 11 ans, exilée à cause de la guerre civile espagnole qui amènera le dictateur Franco au pouvoir, elle ne connaît pas un mot de français. Elle obtient tout de même son certificat d’études, et vit de petits boulots comme vendeuse au Monoprix, ou dactylo qui lui permet de rencontrer son époux Victor.
Retraitée, elle intègre une association de consommateurs, et son mari, aujourd'hui décédé, la pousse à poursuivre son rêve et sa passion : le droit. Sans le bac, Louise s'inscrit en capacité de droit à la faculté de Toulouse, où elle obtient deux maîtrises de droit privé et droit social. Interviewée par la Dépêche du Midi, la nouvelle doyenne du barreau de Toulouse explique son envie d’apprendre : « Etudier, cela m’apporte une force et une envie de vivre, je ne me vois pas vieillir. Et puis, on a tellement souffert de la guerre civile. Je voulais vraiment faire du droit pour la justice et pour aider les autres ».
C’est pour cette raison qu'elle a repassé tous ses diplômes à Barcelone, sa ville natale, en espagnol. Mais elle n'oublie pas sa terre d'accueil : « Bien sûr que j'ai envie d'y plaider… et de gagner des procès ». Et devant son maître de stage de 31 ans, Me Julien Soubiran, sa famille, les bâtonniers et le doyen de la faculté de droit de Toulouse, Louise a levé la main droite et juré de respecter la déontologie de l'avocat, avec « dignité, conscience, indépendance, probité et humanité ».
Salima Bahia
Regardez le reportage consacré à Louise del Busto Gomez par France 3
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