Alors que le débat général de la 70e session de l'Assemblée générale des Nations Unies s'ouvre ce mardi 22 septembre à New York, et que l'égalité hommes-femmes fait partie des objectifs et des principes édictés par la charte des Nations Unies, aucune femme n'a occupé le poste de secrétaire général de l'organisation internationale, depuis sa création, en 1945. En effet, en 70 ans d'existence, huit hommes se sont succédé à la tête de l'ONU.
La situation pourrait néanmoins changer après le départ de l'actuel secrétaire général des Nations Unies, Ban-Ki-Moon. Le Sud-coréen, qui quittera son poste à la fin de l'année 2016 après deux mandats de cinq ans, a fait adopter, le 11 septembre dernier, une résolution affirmant clairement qu'une femme pouvait briguer le poste de secrétaire général de l'organisation ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent !
Ainsi, une résolution adoptée en 1946 faisait référence, à l'époque, à "un homme de grande valeur" pour diriger l'ONU. Une formulation excluant de fait la moitié de l'humanité. Un comble pour une organisation qui entend "prendre des mesures pour résoudre un grand nombre de problèmes auxquels est confrontée l'humanité au 21e siècle". La résolution récemment adoptée "invite [les 193 pays membres] à envisager de présenter des candidates pour ce poste" tout en désignant "le meilleur candidat possible".
Les noms des candidates et candidats, ainsi que leurs CV, seront rendus public et ces derniers devront passer un grand oral devant l'Assemblée. "C'est comme si l'ONU était une multinationale à la recherche d'un PDG", explique un diplomate cité par l'AFP. La ou le futur secrétaire général doit, selon l'ONU, avoir "fait preuve de leadership et de qualités de gestionnaire, d'une longue expérience dans les relations internationales, d'un grand sens de la diplomatie et de la communication, et de talents linguistiques multiples".
Une perle qui, à en croire la pratique, devrait venir de l'Europe de l'Est. En effet, après l'Asie et l'Afrique (en la personne de Kofi Annan), le poste de chef de la bureaucratie onusienne devrait revenir au vieux continent. Parmi les noms avancés, ceux de la Bulgare Irina Bokova, directrice de l'Unesco, Dalia Grybauskaite, présidente de la Lituanie ou encore celui de la Première ministre danoise, Helle Thorning-Schmidt.
Certaines organisations n'ont pas attendu le vote de la résolution de l'ONU pour pousser en faveur de l'élection d'une femme, comme le prouve, notamment, la création de WomanSG.org lancée, en mars dernier, par Jean Krasno, professeure en relations internationales à Yale. Le site présente le parcours d'une douzaine de femmes pressenties pour être de sérieuses candidates.