Voici encore une sordide histoire qui fait passer la récente nomination de l'Arabie saoudite à la tête du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU pour une mauvaise blague.
Dans ce pays de la péninsule Arabique où les droits des femmes sont quasiment inexistants, une Saoudienne est dans l'attente de son procès pour "diffamation" après avoir filmé son mari infidèle à l'aide de son téléphone portable et partagé la vidéo sur Internet, qu'elle a nommée "la meilleure des punitions pour ce mari".
Soupçonnant depuis un moment son mari de lui être infidèle, la Saoudienne l'a pris en flagrant délit d'adultère avec leur femme de ménage. Sur la vidéo, on aperçoit l'époux goujat tentant à plusieurs reprises d'embrasser son employée, alors que cette dernière tente d'échapper à son emprise. Non seulement infidèle mais aussi harceleur, le mari ne sera évidemment pas inquiété. C'est son épouse, qui risque aujourd'hui la prison pour avoir enfreint "la loi sur les crimes de technologies de l'information". Interrogé par le site emirates247.com , l'avocat Majid Qarrob affirme qu'elle "risque jusqu'à un an de prison et une amende de 500 000 Riyals saoudiens (environ 118 000 euros) pour avoir diffamé son mari en ligne".
"Cette loi promet de sévères châtiments à toute personne utilisant les téléphones mobiles avec appareil photo ou autre matériel pour photographier les autres et les diffamer."
Depuis la mise en ligne de la vidéo et l'annonce des poursuites dont fait l'objet la femme bafouée, les internautes crient leur mécontentement sur Twitter, où le hashtag de soutien #SaudiWomanCatchesHusbandCheating a recueilli plus de 25 000 mentions en 12 heures.
Cette nouvelle affaire met une nouvelle fois en lumière l'absence criante de droits des femmes en Arabie saoudite, royaume ultra-conservateur où est appliqué la charia. Placées sous la tutelle d'un homme, leur "gardien" dès leur naissance, les femmes n'ont quasiment aucun droit, ni aucune liberté. Obligées de porter le voile selon les codes vestimentaires dictés la "Mutawa", la police religieuse, les Saoudiennes n'ont pas le droit de conduire sans le consentement de leur tuteur et risquent la lapidation, la pendaison ou la décapitation si elles sont reconnues coupables de blasphème, d'apostasie, d'adultère ou de sorcellerie.
Elle a également mis en lumière la situation des employés de maison, généralement des travailleurs clandestins, qui ont très peu de recours à leur disposition en matière de droit du travail.