Cette année, la traditionnelle messe de Noël du Vatican s'est révélée plus animée que d'ordinaire. La crèche géante du Vatican située Place Saint-Pierre (Rome) a été investie à plusieurs reprises par 3 membres du groupe féministe Femen. Vêtues d'un jean et d'une tunique religieuse évoquant la vierge Marie, les militantes ont affiché leur poitrine nue sur laquelle était écrit "Me too, Assaulted by Church" (agressée par l'Eglise), en référence au hastag historique #Me too, qui a permis de libérer la parole pour des centaines de femmes (et d'hommes) à travers le monde entier victimes d'agressions sexuelles et de harcèlement sexuel.
Ce n'est cependant pas pour dénoncer des agressions sexuelles mais pour revendiquer le droit à l'avortement dans le monde que les activistes de Femen ont manifesté devant la basilique Saint-Pierre. Ces dernières se sont présentées comme des "Marie libres et modernes". "Le hashtag #MeToo a été une révolution. Il a permis aux femmes de s'exprimer librement (...) Marie nous a enjoint de ne pas s'arrêter en si bon chemin et de continuer à dénoncer toute forme de violences faites aux femmes (...) Aujourd'hui, plus de vingt pays à travers le monde interdisent totalement l'avortement et des dizaines d'autres le restreignent. (...) Marie rappelle que nous sommes plus à l'ère chrétienne ni au Moyen Age et qu'il serait temps de que les femmes puissent disposer librement de leur corps", a tweeté Inna Shevenko, leader du groupe Femen, qui s'était déjà déguisée en vierge Marie afin de militer en faveur de l'avortement et de s'opposer au retrait du projet de loi sur la famille en 2014.
Les membres de Femen, dont les actions se revendiquent ouvertement anti-catholiques, sont intervenues à 3 reprises : d'abord le 24 décembre, puis le lendemain, à quelques heures de la bénédiction prononcée par le Pape François depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre. L'une d'entre elles s'est emparée de la statuette de Jésus avant de s'enfuir pour échapper à la police. En plus de revendiquer le droit à l'avortement, les actions de ces militantes visaient également à réclamer la libération immédiate de Teodora Vasquez, une jeune femme salvadorienne de 34 ans récemment condamnée à 30 ans de prison pour avoir fait une fausse couche. Dans ce pays d'Amérique Latine qui pratique l'interdiction totale de l'avortement, une fausse couche est en effet considérée comme un homicide.
Dans son tweet, Inna Shevchenko somme également le gouvernement français d'arrêter de se "soumettre aux pressions des lobbys religieux" et de "tenir ses promesses". Une allusion explicite à l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes homosexuelles et célibataires. En septembre dernier, la secrétaire d'état chargée de l'