Checker ses mails devant le film du soir ou embarquer des dossiers urgents dans sa valise pour les vacances : une réalité que connaissent aujourd'hui nombre de cadres, pour qui il est de plus en plus difficile de maintenir une frontière nette entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Le nom du phénomène ? Le blurring, de " blur ", " flou " en anglais.
À l'heure où les smartphones, laptop et autres tablettes font partie de notre quotidien, impossible pour les salariés de parvenir à totalement décrocher du boulot une fois rentrés chez eux. C'est ce que met en lumière une étude publiée lundi 7 juillet par le site carrière Cadreo . Réalisée au mois d'avril auprès de 636 cadres français, elle montre que la frontière entre obligations professionnelles et vie personnelle est de plus en plus ténue : 69% des sondés ont ainsi déclaré se replonger dans leurs dossiers le soir après le dîner. Ils sont 45% à faire des heures sup' le week-end et 27% à emporter du travail durant leurs vacances.
Et ce sont les femmes cadres que le phénomène du blurring semble le plus impacter. Si ces dernières font des journées sensiblement moins longues que leurs homologues masculins, 54% d'entre elles travaillent le week-end pour " compenser " (9 points de plus que les hommes) et 30% durant leurs vacances (contre 27% pour les hommes).
Ce flou entre vie professionnelle et vie personnelle influence le mode d'organisation des femmes cadres : se déplaçant moins que leurs collègues masculins pour des raisons professionnelles, elles sont aussi plus nombreuses que les hommes à privilégier le télétravail : 40% des femmes cadres pratiquent le travail à distance contre 33% des hommes.
Pour les auteurs de l'étude, ce phénomène des " doubles journées " est pourtant source de tensions chez les femmes cadres. Conciliant obligations professionnelles et vie familiale, les femmes interrogées admettent être soumises au stress en raison de leurs organisation très serrée. 16% des sondées disent être stressées par leur travail contre 10% de leurs homologues masculins. Même si globalement, l'ensemble des cadres interrogés ont avoué être stressés en raison du boulot.