La population n’en attendait pas moins, quelques mois après le traumatisme du viol et du meurtre de la jeune Jyoti Singh Pandey, à New Delhi. Entre vendredi matin et samedi soir, la police indienne a procédé à trois arrestations de suspects suite au viol collectif d’une photojournaliste à Bombay jeudi dernier. Deux d’entre eux ont été interpellés dans la journée de vendredi, selon une annonce du chef de la police locale, et un troisième suspect aurait été arrêté samedi, selon les autorités. Les suspects seraient tous âgés d’une vingtaine d’années.
Cette nouvelle affaire de viol collectif n’a pas déclenché de mouvement national mais des protestations de rue ont eu lieu à Bombay, et quelques débats au Parlement sur la sécurité des femmes en Inde. Bon nombre d’Indiens se demandent, malgré le renforcement des lois contre le viol en début d’année, s’ils peuvent se sentir protégés dans leur pays.
L’agression de la journaliste et de son collègue a en effet eu lieu à Bombay, capitale économique réputée comme la ville la plus sûre du pays, et notamment pour les femmes. La victime était en reportage avec un collègue masculin dans une usine de textile abandonnée, en plein cœur d’un ancien quartier industriel qui est aujourd'hui l'un des quartiers les plus dynamiques de la ville.
Les victimes ont été séparées par leurs cinq agresseurs, l’homme a été ligoté et battu avec une ceinture pendant que sa collègue était violée. Celle-ci a été admise à l’hôpital avec des blessures internes et externes, et serait actuellement dans un état stable. D’après le quotidien Mid Day Mumbai, les agresseurs ont menacé de frapper la victime avec une bouteille de bière cassée, et promis de révéler son identité si elle rapportait l’incident à la police.
Dans ses colonnes le Times of India rapporte les premières paroles de la journaliste sur son lit d’hôpital : « Je souhaite qu’aucune femme de cette ville et dans ce pays ne subisse une telle humiliation physique ». Et d’ajouter : « Les coupables doivent être sévèrement punis car ils ont ruiné ma vie ».