Les ministres des Finances des 17, réunis à Bruxelles cet après-midi, devraient envoyer un message de fermeté à Athènes. En effet, une semaine après les élections législatives qui ont fortement sanctionné les partis pro-austérité, les négociations sont toujours dans l’impasse en Grèce. « Aucun gouvernement d’unité ne peut voir le jour » a affirmé ce matin Fotis Kouvelis, le leader du petit parti de la Gauche démocratique pro-européen. « Un gouvernement n'incluant pas Syriza n'aurait pas le soutien populaire et parlementaire nécessaires », a-t-il déclaré, pointant le refus du parti de la gauche radicale, arrivé deuxième aux élections et opposé au programme d'austérité, de se joindre à une coalition. Mercredi, déjà, la zone euro avait fait passer un message à Athènes, en ne versant pas l’intégralité des sommes promises.
Après une période d'accalmie, le climat devrait donc être tendu cet après-midi lors de la réunion de la zone euro, la crise politique en Grèce faisant en effet craindre une sortie du pays de l'Union monétaire. « Si les accords ne sont pas respectés, les conditions ne sont pas réunies pour continuer avec un pays qui ne respecte pas ses engagements », a déclaré José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, reprenant un message martelé par plusieurs responsables européens. Si aucune coalition ne voit le jour d'ici jeudi, de nouvelles élections pourraient être convoquées en juin, avec le risque de voir les partis opposés à l'austérité obtenir la majorité et signer la fin de la Grèce dans la zone euro.
Autre sujet de tension, l’Espagne, qui peine à convaincre de sa capacité à tenir ses engagements budgétaires. Le pays ne semble, en effet, pas à même de réduire son déficit à 3% l’année prochaine. Afin de rassurer ses partenaires, le ministre espagnol des Finances, Luis de Guindos, devrait donner un aperçu des réformes que Madrid compte mettre en place et justifier la nationalisation partielle de Bankia.
Source : AFP
Crédit photo : AFP/Jose Manuel Barroso le 24 avril 2012 à Bruxelles
Aide à la Grèce reportée : la zone euro pose ses conditions
Grèce : un plan de sauvetage de 237 milliards d'euros
Echange de dette approuvé, la Grèce sauvée ?