Que se passe-t-il quand le jour J, la mariée refuse de sortir de sa chambre pour aller à son mariage ? Faut-il prévenir le marié tout de suite ? Comment prévenir la belle-famille ? Faut-il prévenir le loueur de la salle ? Qui sera ruiné si la mariée refuse de sortir ? Doit-on défoncer la porte et aller contre sa volonté ?
Mais surtout, pourquoi refuse-t-elle de sortir subitement à quelques heures de la cérémonie avec pour seul message martelé depuis l'autre côté de la porte : "Pas de mariage. Pas de mariage. Pas de mariage" ?
La mariée refuse de communiquer avec tout le reste de sa famille et son fiancé impuissant tente en vain de lui faire ouvrir la porte pour comprendre sa décision. Il passera par toutes les émotions possibles, de l'incompréhension à la colère en passant par la résignation.
De la mère de la mariée qui ne sait plus quoi faire, aux futurs beaux-parents qui veulent engager une psychologue d'urgence, en passant par la grand-mère qui émerge de temps en temps de son Alzheimer et le cousin qui tente d'exister et de résister à cette famille, qui réussira ou pas à la faire changer d'avis ?
Haut en couleur et grinçant, Et la mariée ferma la porte est une petite pépite.
Décédée en décembre 2017 d'un cancer, l'autrice et journaliste israélienne engagée Ronit Matalon "laisse un vide béant" selon sa maison d'édition Actes Sud. Et en effet, ses personnages sont riches, profond, drôles et touchants.
Jusqu'à la dernière page, on reste en suspens, entre humour et tristesse. L'attente est l'occasion de découvrir les pensées profondes de chaque personnage lors de cette folle journée.
On y découvre une famille juive représentative de la société israélienne. Ronit Matalon distille au fil des pages des informations sur cette société, sur son racisme potentiel ou sur les idéaux d'une gauche inaudible. Mais c'est aussi une histoire de couple qui ne s'est peut être pas posé les bonnes questions avant de se marier et qui doit le faire devant le fait accompli le jour J.
Et la mariée ferma la porte, riche en rebondissements, mériterait en plus d'être lu, d'être adapté au théâtre.
Si vous aimez les histoires hautes en couleur, les histoires de famille, d'amour et d'humour, foncez.
Et la mariée ferma la porte, Ronit Matalon, Actes Sud, 142 pages, 15,80€