#FreetheNipple is back. Depuis quelques jours, ce hashtag qui a vu le jour à l'été 2014 fait un retour remarqué sur les réseaux sociaux. Créé en réponse à la répression de la nudité féminine sur Facebook et Instagram notamment, le mouvement avait été largement suivi à l'époque. En effet, de nombreuses vedettes américaines telles que Miley Cyrus, Scout Willis ou encore Cara Delevingne s'étaient affichées seins nus sur Internet. Leur initiative, et celles de centaines d'anonymes, visait à soutenir Rihanna – dont le compte Instagram avait été censuré en raison de diverses photos sulfureuses – et à dénoncer l'absurdité de la politique de Facebook consistant à supprimer la moindre photo laissant apparaitre un téton féminin, même celui d'une maman allaitant son enfant, sans jamais inquiéter les hommes posant torse nu.
Aujourd'hui encore, le mot-clé (qui signifie littéralement "Libérez les tétons") est utilisé telle une arme pour promouvoir l'égalité des sexes. Et pour cause, la semaine dernière, Adda Smaradottir, une Islandaise de 17 ans, présidente de l'organisation féministe de son lycée, était la cible de critiques et d'insultes de certains de ses camarades masculins. Sa faute : avoir posté sur les réseaux sociaux une photo d'elle seins nus afin d'annoncer la journée "FreeThe Nipple" dont elle était l'organisatrice. À travers cette initiative, l'adolescente entendait dénoncer le sort réservé à la poitrine féminine, sans cesse perçue comme un objet sexuel, contrairement à celle de l'homme et ainsi encourager la possibilité pour les femmes de montrer leurs seins librement.
Problème, après les critiques dont elle a fait l'objet, la jeune fille a préféré supprimer la photo litigieuse de son compte Facebook et, par la même occasion, les remarques désobligeantes. Mais ces dernières ne se pas passées inaperçues pour autant. Mieux, elles ont suscité l'indignation de milliers d'Islandaises qui ont posté sur les réseaux des photos de leurs seins nus, accompagnant leurs posts du fameux hashtag #FreetheNipple.
Un élan militant spontané qui a d'ailleurs dépassé les frontières de la toile. Pour preuve, selon le National Post , un quotidien canadien anglophone, "en signe de solidarité et de défiance contre les détracteurs, des femmes résidant en Islande et aux alentours ont littéralement 'libéré leurs tétons'". Elles ont défilés sans tee-shirt dans les rues du pays et dans les couloirs des établissements scolaires, se photographiant et partageant leurs clichés sur les réseaux, principalement sur Twitter. En effet, à la différence de Facebook et Instagram, le site de microblogging n'applique aucune politique de modération des contenus jugés "choquants".
Au journal local Reykjavik Grapevine, Heidur Anna Helgadottir, porte-parole d'une association féministe islandaise a quant à elle donné son point de vue sur le sujet. "Pour moi, il s'agit de défendre la liberté d'être ce que l'on veut. Ce n'est qu'une partie du corps. Les hommes aussi ont une poitrine, des mamelons. Ils peuvent pourtant se dénuder : pourquoi pas nous? ", a-t-elle interrogé. À noter qu'aux États-Unis, conformément à une loi datant de 1992, les femmes ont le droit de se promener torse nu dans la rue, au même titre que ces messieurs.