Paris, 1929. L'illustre danseuse du Moulin Rouge Louise Weber, que l'on surnommait La Goulue, n'est plus de ce monde. Jean Marèze, journaliste pour la revue Paris-Midi, confrère de Pierre Lazareff et ami intime de La Goulue s'assoit devant sa machine à écrire. "Ce 29 janvier 1929, j'ai envie de vous raconter l'histoire de Louise Weber, plus connue sous le nom de La Goulue...", commence-t-il à taper.
Louise Weber est née en 1866 à Clichy-La-Garenne. Son talent inné pour la danse se révèle le jour où elle parvient pour la première fois à mettre un pied devant l'autre. Fille de blanchisseuse, la mort de son père alors qu'elle est encore adolescente accroît son désir de quitter son cocon familial pour s'envoler vers son destin : la danse.
Elle esquisse ses premiers pas à Montmartre, au Moulin de la Galette, où elle rencontre Valentin Le Désossé, qui deviendra son partenaire de danse exclusif durant les six années qu'elle passera à jouer des froufrous sur la scène du Moulin Rouge.
C'est en intégrant le Grand Quadrille et en se faisant une place de choix dans ce cabaret mythique qu'elle hérite du surnom de la Goulue, en référence à son habitude de terminer tous les verres qui lui tombent sous la main.
Véritable vedette de cabaret, elle amasse une petite fortune qu'elle investira plus tard dans une roulotte pour intégrer le monde forain, qu'elle côtoiera pendant de nombreuses années, et dans lequel elle y élèvera son fils Simon-Victor, ainsi que son neveu, Louis.
Grâce à un exemplaire du journal intime de Louise Weber et à des archives de photos et de revues de l'époque, l'autrice Maryline Martin a réussi à restituer le parcours de vie de La Goulue, de sa naissance jusqu'à sa mort, en passant, bien sûr, par ses années de gloire sur la scène du Moulin Rouge.
Le récit, majoritairement descriptif, mais vivant et rythmé, nous fait découvrir un microcosme parisien dont le mode de vie est dicté par l'épicurisme et les plaisirs de la chair. La précision de l'enquête, aussi bien dans les détails factuels que dans la chronologie, nous aide à mieux connaître celle que l'on avait déjà vue sur les célèbres affiches du peintre Toulouse-Lautrec, ami très proche de La Goulue.
Dans son ouvrage, l'autrice Maryline Martin -à travers la voix du journaliste Jean Marèze- annihile la réputation de Louise Weber, souvent décrite comme "une vicieuse dénuée d'intelligence". Le roman La Goulue, Reine du Moulin Rouge, dépeint au contraire une femme forte, indépendante, et résolument moderne pour son époque.
Car celle qui s'est faite remarquer par ses danses endiablées, son penchant prononcé pour la bouteille et par son langage de charretière, avait les pieds sur terre et brillait par son courage. Elle savait gérer son argent, a soigné sa mère jusqu'à sa mort et n'a pas hésité à quitter un amant violent et à porter plainte contre lui.
La Goulue, c'est aussi celle qui se rendait chaque soir au Moulin Rouge avec un bouc en laisse, les femmes à l'époque n'ayant pas le droit de se rendre dans les cabarets sans être accompagnées d'une figure masculine !
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L'ambiance cabaret et French Cancan vous a toujours fait rêver. Vous êtes un·e inconditionnel·lle du Moulin Rouge et des fêtes foraines parisiennes. Les biographies de femmes illustres vous passionnent.
La Goulue, Reine du Moulin Rouge, de Maryline Martin
Paru le 16 janvier aux Éditions du Rocher, 17,90 euros